À Forest National, la Saint-Patrick, c'était mercredi

Les Dropkick Murphys étaient de passage dans un Forest National plein à craquer, mercredi soir. Refrains choraux, bassines de bière et ambiance celtique punk au programme.

Les Dropkick Murphys en concert au Luxembourg, la veille de la date bruxelloise.
Les Dropkick Murphys en concert au Luxembourg, la veille de la date bruxelloise. ©D.R. Dropkick Murphys

Personne, pas un chat ne traîne devant Forest National ce mercredi soir. Il fait certes polaire, mais le froid ne devrait théoriquement pas effrayer les quelque 8000 grand.e.s gaillarde.e.s attendu.e.s dans le quartier aux alentours de 20h. Deux minutes, plus tard, nous avons la réponse.

La foule a envahi le bâtiment depuis bien longtemps et s'est répartie dans deux lieux hautement stratégiques : la fosse, pleine à craquer, dont l’accès est donc refusé aux derniers arrivants, et le bar, où d’imposantes carcasses barbues aux carrures de dockers attendent poliment de commander dix grandes bières. Ce soir, avec deux petits mois d’avance, Bruxelles, célèbre la Saint-Patrick.

La plupart d’entre nous n’ont d’Irlandais que le nom” nous confiait Ken Casey en 2021 pour la sortie de Turn Up That Dial. “Nous avons toujours mis un point d’honneur à nous présenter tels que nous sommes : un groupe de Boston”. Tous les éléments folkloriques de la culture irlandaise sont pourtant réunis, à commencer par la colossale ambiance de Pub qui s’est emparée de la salle.

Le problème, à l’écoute d’un album des Dropkick Murphys, c’est qu’on a envie de filer tout droit dans un bar, vider des bassines de bière, et déclencher une bagarre générale, avant de fraterniser avec l’ennemi en chantant jusqu’à l’aube” écrivions-nous en plein Covid. Un an et demi plus tard, après de multiples reports, c’est à peu près ce qui va se dérouler.

”Bro Hymn”

Une bonne demi-heure avant l’entrée en scène de nos camarades, les Californiens de Pennywise lancent la mythique ligne de basse de “Bro Hymn” qui – comme son nom l’indique – consiste à fraternellement lever les bras en l’air en lançant la bouche en coeur des refrains dignes des supporters de foot britanniques. Simple mais génial, le principe est tellement efficace que l’exercice se décline dans la file qui mène aux toilettes, et même devant les latrines en question.

Trente minutes et quinze grandes bières plus tard, bis repetita. Passé le magnifique “The Foggy Dew” des Chieftains et Sinead O’Connor lancé en intro, Ken Casey et sa bande lancent “The Lonesome Boatman”, qui suit exactement le même principe. Le show n’a même pas commencé depuis cinq minutes que tout le monde se prend bras dessus, bras dessous pour lancer une grande farandole. Musicalement, l’ensemble ne respire pas la finesse absolue, et le son de Forest est – comme souvent – absolument inaudible au-delà des dix premiers mètres, mais l’ambiance prend rapidement le pas sur tout le reste.

À 53 ans, Ken tient la baraque devant, accompagné de cinq musiciens parfaits dans leur genre, dont un cornemuseur (on peut également dire “cornemuseux” selon le Larousse) et un banjoïste (pas d’alternative dans ce cas-ci) de circonstance. Un gigantesque trèfle illuminé trône évidemment sur l’écran et “The Boys Are Back”, “Turn Up That Dial”, “Ten Times More” puis “Johnny I Hardly Knew Ya” se suivent joyeusement.

Le punk est généreux : vingt-six morceaux s’enchaînent durant une bonne heure trente, dont les classiques “Queen Of suffolk County”, “I’m Shipping Up To Boston”, “Rose Tattoo” et une flopée de titres plus récents dont tout le monde chante les paroles sans réellement les connaître. À ne pas se prendre trop au sérieux, la clique de Boston a livré un sacré show et une belle fête, mercredi soir. Rien de tel que de voir de grand.e.s gamin.e.s transpirant.e.s danser sous une pluie de serpentins. Allez… Tous au Pub.

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