Bozar Cinéma tend un pont vers l’Est
Pour leur sixième édition, les Bridges Film Days propose, du 8 au 12 février prochains, une sélection de huit films venus d’Europe centrale et orientale. Dont, en ouverture, “The Happiest Man in the World”, le nouveau film de la cinéaste macédonienne basée à Bruxelles Teona Strugar Mitevska.
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Publié le 03-02-2023 à 14h20 - Mis à jour le 03-02-2023 à 16h27
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Comme chaque année depuis six ans, l’équipe cinéma de Bozar propose aux cinéphiles une fenêtre ouverte sur l’Europe centrale et orientale avec ses Bridges Film Days qui, du 8 au 12 février, ont pour ambition de proposer le meilleur de la production, peu connue, de cette partie de l'Europe. Au programme, huit films proposés en avant-première belge, en provenance d’Ukraine, de Géorgie, de Macédoine du Nord, de Croatie, de Serbie, de Tchéquie et de Roumanie. Et ce en présence (réelle ou par Zoom) des réalisateurs.
Nouveauté cette année, le documentaire est absent de la sélection, tandis que les programmateurs ont voulu ajouter une touche de légèreté et d’humour. Sans doute pour contrecarrer l’actualité anxiogène en provenance des confins de l’Europe…
La guerre en Ukraine sera néanmoins évoquée dans Butterfly Vision, premier long métrage de Maksym Nakonechnyi présenté à Un Certain Regard à Cannes en mai dernier. Le jeune cinéaste ukrainien y met en scène le difficile retour à la vie normale de Lilia, après plusieurs mois de détention passés dans le Donbass…
L’autre production ukrainienne proposée, How is Katia ? de Christina Tynkevych, met également en scène une jeune femme, Anya, confrontée à un choix cornélien. De quoi la pousser à “remettre en question sa boussole morale dans une société où tout le monde semble avoir perdu la sienne”… Il s’agit, là encore, d’un premier long métrage, doublement récompensé à Locarno : prix spécial du jury et prix de la meilleure actrice pour la magnétique Anastasia Karpenko.

Les cicatrices de la guerre des Balkans
En ouverture des Bridges Film Days, on retrouvera la cinéaste nord-macédonienne basée à Bruxelles Teona Strugar Mitevska, connue notamment pour Je suis de Titov Veles (2009), When the No Name (2017) ou Dieu existe, son nom est Petrunya, qui avait été présenté en Compétition à Berlin en 2019.

Dans son nouveau film, le très beau The Happiest Man in the World, elle met en scène les cicatrices laissées par la guerre des Balkans. Et ce à travers un dispositif inattendu et très fécond. Le film se déroule entièrement durant une journée de speed dating à Sarajevo, où Asja (Jelena Kordic Kuret), 40 ans, est face à Zoran (Adnan Omerovic), 43 ans, tous marqués par la vie... La rencontre romantique prend une tournure inattendue quand l’homme avoue à la femme qu’il est le sniper qui l’a gravement blessée en janvier 1993, alors qu’elle n’avait que 16 ans…

Parmi les autres films présentés, citons encore Safe Place, premier film du Croate Juraj Lerotić, qui lui a valu le Léopard du meilleur réalisateur à Locarno. Ou encore le très beau 107 Mothers du Tchèque Peter Kerekes, tourné dans une prison de femmes et prix du meilleur scénario aux Orizzonti à la Mostra de Venise en 2021.

Le programme complet des Bridges Film Days 2023
- 8 février, 19h: The Happiest Man in the World de Teona Strugar Mitevska (Macédoine du Nord)
- 9 février, 19h: How is Katia? de Christina Tynkevych (Ukraine)
- 10 février, 18h: Butterfly Vision de Maksym Nakonechnyi (Ukraine)
- 10 février, 21h: 107 Mothers de Peter Kerekes (République tchèque)
- 11 février, 17h: Men of Deeds de Paul Negoescu (Roumanie) `
- 11 février, 20h30: Safe Place de Juraj Lerotić (Croat)
- 12 février, 17h: As Far as I Can Walk de Stefan Arsenijević (Serbi)
- 12 février, 20h30: A Room Of My Own de Ioseb 'Soso' Bliadze (Géorgie)
