L’hôtel van Eetvelde et sa splendide verrière signée Horta ouvrent au public
Événement, l'un des quatre joyaux d'Horta sort de l'ombre après restauration.
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Publié le 16-05-2023 à 10h50 - Mis à jour le 16-05-2023 à 19h48
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C’est un événement pour tous et d’abord pour les fans d’architecture Art nouveau : l’exceptionnel hôtel van Eetvelde de Victor Horta, 4 avenue Palmerston à Bruxelles, à côté du square Marie-José, ouvre cette année ses portes au public tous les samedis, dimanches et lundis, de 10h à 18h, avec des visites libres ou guidées via une réservation en ligne (visit.brussels) ou un ticketing sur place.
Conçu, selon les dires de Victor Horta lui-même, comme étant “le plus audacieux qu’il ait fait jusque-là”, l’hôtel van Eetvelde (construit de 1895 à 1901) figure parmi ses quatre habitations majeures reconnues au Patrimoine Mondial de l’Unesco, avec l’hôtel Tassel (1893), l’hôtel Solvay (1894) et sa maison personnelle et atelier (1898-1901).
Horta l’a conçu en 1895, quand il n’avait que 34 ans, avec une audacieuse façade métallique apparente et des espaces intérieurs organisés autour d’une grande verrière qui chapeaute “le jardin d’hiver” et éclaire toute la maison par une lumière zénithale.

Après des travaux d’envergure menés sur la façade principale, c’est la coupole et son exceptionnelle verrière qui ont bénéficié d’une restauration exemplaire sur une durée de 5 mois, payée par la Région bruxelloise. Celle-ci a été réalisée par l’atelier gantois Mestdagh sous la supervision de la spécialiste d’Horta, Barbara Van der Wee. Tous les vitraux et filets de plomb ont dû être démontés soigneusement, nettoyés, réparés et remontés. On a découvert alors que ces vitraux étaient devenus opaques et jaunes à cause de la nicotine. Aujourd’hui, le verre est à nouveau d’un blanc éclatant, presque bleu, et la lumière joue à plein donnant une impression de “paradis”, explique la restauratrice, Katrien Mestdagh.
Le résultat est effectivement époustouflant et ce sera assurément un des points d’orgue de la visite et de l’année Art Nouveau à Bruxelles.

Le Congo colonial
On visite aussi les pièces de l’hôtel donnant toutes sur le hall et son puits de lumière : le salon, la salle à manger, le bureau d’apparat où, chaque fois, on peut découvrir le soin mis par Horta à dessiner les détails, jusqu’aux poignées de porte ou la sonnette.
L’hôtel van Eetvelde avait été vendu à la famille Pouppez de Kettenis dans les années 1920-21 qui l’occupa durant 30 ans. Et, en 1950, il fut acquis par son actuel propriétaire, la fédération de l’industrie du gaz (FIG) qui a conclu un accord avec la Région bruxelloise pour ouvrir cette année l’hôtel aux visiteurs.
Edmond van Eetvelde (1853-1925) est une figure controversée. Il était secrétaire général pour l’État indépendant du Congo alors propriété privée de Léopold II. Il joua un rôle essentiel dans la mise en place du système administratif du Congo ainsi que dans la politique d’exploitation des ressources de la colonie. Il supervisa l’exposition coloniale de Tervuren en 1897, à l’issue de laquelle il reçut le titre de baron. Son hôtel particulier regorgeait de rappels du Congo colonial. Une mini-exposition retrace aujourd’hui ses rapports à la colonisation.

À côté de l’hôtel van Eetvelde, au 2 rue Palmerston, Horta construisit en 1899, une extension où on peut encore découvrir, restauré, le bureau personnel d’Edmond van Eetvelde. La Région bruxelloise a acheté cette maison et en a fait le centre d’interprétation de l’Art nouveau, le LAB.AN, à l’occasion de cette année 2023, sacrée Bruxelles, capitale de l’Art nouveau. On peut y voir des panneaux didactiques expliquant le développement de l’Art nouveau à Bruxelles, son lien avec le Congo, colonie belge. Dans l’ancienne cuisine-cave, on évoque les quatre habitations majeures signées Horta et inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, et dans l’ancien garage, une vidéo rappelle l’hôtel Aubecq d’Horta et sa triste destinée.
Hôtel van Eetvelde et Lab.An, 2-4 rue Palmerston, Bruxelles, tous les samedis, dimanches et lundis, de 10h à 18h, via une réservation en ligne (visit.brussels) ou ticketing sur place.