Gros succès public, nouvelle génération, Juliette Armanet: ce qu’il faut retenir du festival Jazz à Liège
Le festival Jazz à Liège a attiré tous les publics ce week-end avec une programmation audacieuse mêlant stars comme Diane Krall et Juliette Armanet mais aussi découvertes.
- Publié le 28-05-2023 à 14h34
- Mis à jour le 28-05-2023 à 14h36
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N’en déplaise aux puristes… Le festival Jazz à Liège,, qui doit se clôturer ce dimanche 28 mai avec le concert très attendu de la pianiste et chanteuse canadienne Diane Krall, suit le bon exemple de ses « grands frères ». Comme le Gent Jazz ou l’historique Montreux Jazz Festival, la manifestation liégeoise n’a pas peur d’avancer sans œillères et d’élargir sa vision d’un style musical qui, contrairement à l’idée défendue par certains conservateurs, n’est jamais aussi brillant que lorsqu’il s’affranchit de ses codes.
Jazz, néoclassique et chanson
Ce samedi, pour la troisième journée du festival, on a ainsi vu plusieurs générations de mélomanes passer du concert du contrebassiste israélien Avishai Cohen, venu en trio (avec l’incroyable jeune batteuse Roni Kaspi et le pianiste Elchin Shirinov) pour défendre le recommandable « Shifting Sands », à la prestation solo Catherine Graindorge, toujours aussi enivrante avec son violon et ses pédales d’effets. Plus tôt dans la soirée, nous avions eu droit à un récital de piano du local de l’étape Jean-Christophe Renault venu présenter son album « Under Troubled Waters » (Flak Records/PiaS). Et, pour nous emmener au bout de la nuit, le Londonien Albaster DePlume a remué le Reflektor avec son groupe bigarré qui mêlait incantations improvisées, afrobeat et effluves électro.
Armanet l’hystérie
Jazz ou pas jazz tout ça ? On s’en fout et les quelque dix mille spectateurs présents à cette édition privée de son sponsor principal (on ne dit donc plus Mithra Jazz Festival) s’en foutent aussi. Durant ces quatre jours, du 25 au 28 mai, Liège n’a pas failli à sa réputation de ville de fête avec des réjouissances déclinées dans plusieurs lieux emblématiques de la Cité Ardente. Le théâtre Le Forum a ainsi vécu des scènes de joie à la limite de l’hystérie le vendredi 26 avec une Juliette Armanet en forme olympique. Salle archi-comble, public debout dès les premières notes du bien nommé Boom Boom Baby, refrains repris en chœur. La folie. On la revoit cet été aux Francofolies de Spa et à Ronquières. Le lendemain, même salle, même enthousiasme mais exprimé religieusement pour les joutes ludiques et spirituelles des compositions jouées par Avishai Cohen invitant à un voyage plus intérieur.
Echt ! euphorique
Et que dire de ces danses endiablées lors de la performance de la Sénégalaise Mama Sadio et des scènes d’euphorie collective lors de la prestation cinq étoiles de Echt !. Revenu d’une mini tournée anglaise, passée notamment par Bristol et le Jazz Café de Londres, le quatuor bruxellois instrumental (basse, batterie, claviers, guitare), qui vient de sortir son deuxième album « Sink Along » (Sdban) a montré qu’il était actuellement l’une des meilleurs groupes belges en live. Entièrement exécuté en live, son cocktail d’électro et de groove servie en mode crescendo est capable de retourner n’importe quelle salle ou plaine de festival. Qu’on se le dise. Bonne idée aussi d’ouvrir gratuitement l’accès à un Jazz Village et d’y faire jouer dj’s, collectifs et artistes en développement. Un Jazz à Liège festif, ensoleillé et pas prise de tête du tout. C’est exactement ce qu’il nous fallait.