Inho Jeong et Anna-Sophie Neher à leur meilleur

Retrouvailles heureuses avec deux finalistes magnifiés par l’orchestre

Martine Mergeay
Korean Inho Jeong performs during a royal visit to the semi finals of the Queen Elisabeth voice Competition 2023, at the Brussels' Flagey concert hall, Wednesday 24 May 2023. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Retrouvailles heureuses avec deux finalistes magnifiés par l’orchestre

Premier chanteur de la soirée et unique basse de cette finale, le Coréen Inho Jeong, 31 ans, est aussi une des voix les plus impressionnantes de cette session, notamment par l'incroyable richesse de son timbre. Son air de Banco (Macbeth, de Verdi), le fidèle chef des armées du roi Duncan, atteste d’emblée une remarquable stabilité, qui, alliée à la puissance et aux splendides couleurs de la voix, lui vaut une première ovation. La langue française – que l’on découvre un peu engorgée dans “Vous qui faites l’endormie” (Faust de Gounod) lui va moins bien et sa compréhension du personnage de Mephisto, aux ricanements monstrueux, laisse perplexe, mais l’engagement dramatique du chanteur fait mouche. C’est d’ailleurs un tout autre caractère que le chanteur parvient à développer dans l’air de Ralph (Les Jolies filles de Perth, de Bizet), paroxystique mais nuancé, très bien conduit et profondément émouvant. “La Calunnia”, grande leçon de sociologie de Don Basilio (Barbiere, de Rossini), peut devenir un piège, magistralement déjoué dans ce cas : Inho Jeong mène tout cela avec humour et stratégie, dosant ses effets, réservant sa formidable puissance – et son souffle – à l’apothéose finale. Salle en joie !

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