Le «Picasso de l'art floral» arrive à Bruxelles
Si les Japonais ont une longue pratique de l'art floral, cette discipline culturelle a moins ses lettres de noblesse en Belgique. Daniel Ost entend bien démontrer le contraire. Ce néerlandophone de St Nicolas, 48 ans, est devenu un peu, le Picasso de l'art floral.
- Publié le 02-09-2003 à 00h00
:focal(100x102:110x92)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/SWTFHX3HVNGFPGURFPOQDYYJ4Q.jpg)
Si les Japonais ont une longue pratique de l'art floral, cette discipline culturelle a moins ses lettres de noblesse en Belgique. Daniel Ost entend bien démontrer le contraire. Ce néerlandophone de St Nicolas, 48 ans, est devenu un peu, le Picasso de l'art floral. Il travaille en Chine, au Japon, en Inde, en Thaïlande, aux Etats-Unis, pour créer des décors, organiser la partie florale des fêtes les plus prestigieuses. Il enseigne aussi au Japon. Il a réalisé plusieurs livres dont l'un est composé uniquement d'oeuvres éphémères, des constructions florales uniques destinées uniquement à la photo, «c'est mon dada», dit-il. (chez Lanoo).
On dit de lui qu'il a jeté un pont entre l'Orient et l'Occident. L'écrivain hollandais Cees Nooteboom dit que «Daniel Ost travaille avec des matières périssables, éphémères, privées de leur sève et donc condamnées à mourir. Il les envelopppe de l'étrange beauté de l'instant final et il ruse avec la mort».
La Ville a restauré
Dans son nouveau magasin bruxellois, on trouve des fleurs rarement vues, comme des Staca de Malaisie, des Calla, des Blushing brights, des Belladona. «Les Européens travaillent avec la couleur et le corps des fleurs, mais les Japonais, eux, travaillent avec l'âme des fleurs. Et ils suivent, c'est capital, le rythme des saisons (avoir des tulipes en dehors de la saison est une horreur totale)». Ses vitrines seront d'ailleurs des reflets des saisons.
L'art de Daniel Ost est très baroque, parfois kitsch, parfois très pur, étonnant, proche finalement de l'art nouveau («c'est normal, dit-il, car l'art nouveau est venu de l'influence asiatique et des japonaiseries»).
Il s'est installé à Bruxelles, au 13 rue Royale, dans un magasin art nouveau imaginé par le grand architecte Paul Hankar. Celui-ci à la demande de la ville de Bruxelles propriétaire du bâtiment avait construit à la fin du 19 ième siècle, ce magasin pour la chemiserie Niguet. Ces dernières annés, ce lieu, devenu «Les fleurs d'Isabelle De Backer», avait été considérablement endomagé. La fresque du plafond avait été surpeinte, les vitrines avaient disparu, une «grotte artificielle» masquait les ballustrades, les acajous avaient été repeints en rose. La Ville est intervenue (la bâtiment est classé) pour près de 250.000 euros. Daniel Ost lui-même a dessiné les nouvelles étagères s'inspirant de dessins de Paul Hankar.
Le fleuriste expose aussi des vases et sculptures de verre très barroques à nouveau, d'un groupe d'artisans anversois appelés «l'Anverre».
Bien entendu, tout cela a un prix mais Daniel Ost précise: «si un enfant entre dans mon magasin avec deux euros, je l'aiderai. La beauté ne réside pas dans l'argent mais dans le goût et la fleur». C'est lui qui le dit.
© La Libre Belgique 2003
Daniel Ost, 13 rue Royale, 02/2172917