Les cubes d'Alberto Reguera

Alberto Reguera, le Ségovian, va son chemin, piano. Chacune de ses nouvelles expositions, et bien qu'il soit montré de Madrid à Washington et de Paris à Zurich, réserve pourtant, invariablement, sa part de surprises. L'artiste n'est pas de ceux qui s'arrêtent en chemin! Nous le connaissons de longue date et notre plaisir à le retrouver dans ses explorations successives demeure donc intact.

Roger Pierre Turine
Les cubes d'Alberto Reguera
©D.R.

Alberto Reguera, le Ségovian, va son chemin, piano. Chacune de ses nouvelles expositions, et bien qu'il soit montré de Madrid à Washington et de Paris à Zurich, réserve pourtant, invariablement, sa part de surprises. L'artiste n'est pas de ceux qui s'arrêtent en chemin! Nous le connaissons de longue date et notre plaisir à le retrouver dans ses explorations successives demeure donc intact. Un signe qui ne trompe pas.

C'est si vrai que la présente étape de son parcours crée même une sorte d'enchantement inédit, en raison de la conception des nouveaux tableaux présentés. Ses toiles plus monumentales occupées ailleurs, Reguera a, en effet, conçu pour la Galerie Polar un ensemble de plus modestes formats qui, posés sur les murs blancs, rayonnent comme des lumières aux intensités très variables liées, bien évidemment, à leur moment de création, à la dimension de la sensation qui les a fait naître.

Ce n'est pas tout. Fortement dégagées du mur, car Reguera a choisi des châssis épais, les toiles ressembleraient davantage à des objets, des peintures en trois dimensions. Des peintures-objets qui auraient d'ailleurs fort bien pu être posées à même le sol, en une installation presque cosmique dans un espace réinventé. C'est donc dire si les nouveaux tableaux participent plus à notre environnement qu'ils ne le subissent. Ils le déterminent, le définissent. D'où l'ampleur que ces pourtant petits tableaux prennent ainsi sous nos yeux.

Il faut dire qu'Alberto Reguera s'y entend pour nous surprendre. Sa palette est si étendue qu'avec lui, toutes les déclinaisons du prisme et de la lumière se jouent des balises et se conjuguent, diverses, dans une harmonie qui les impose de facto. Il y a de la jubilation, de l'appétit dans l'orchestration de ces bouts de paysages réinventés par un artiste qui promène son regard à tout vent et en retient ce qui, prétentieusement dit, en serait «la substantifique moëlle». Ses peintures sont rarement lisses, rarement polies, elles se boursouflent de matières, de pigments en fusion, de couleurs en goguette. Elles gesticulent, psalmodient, chantent ou crient avec une égale ferveur. Elle sont plain-chant et bonheur d'être.

© La Libre Belgique 2005


Galerie Pascal Polar, 108 chaussée de Charleroi à Bruxelles. Jusqu'au 29 octobre, du mercredi au samedi, de 14 à 19h. Rens.: 02.537.81.36 ou www.pascal/polar.be.

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