La vie, telle quelle

C’est au titre d’artiste de l’année désignée par la Deutsche Bank que Yto Barrada (Paris, 1971, vit à Tanger) est accueillie au Wiels en expo personnelle. Une première pour la Belgique, il va sans dire. De famille marocaine, l’artiste qui a vécu un temps en Algérie avant de rentrer au Maroc et ensuite de poursuivre ses études à Paris et de séjourner entre autres en Palestine, sera d’abord photographe et journaliste à Paris avant de s’intéresser activement à la politique. En 1999 elle photographiera les obsèques du roi Hassan II. A partir de 2004 elle expose régulièrement à Tanger, Paris, Rotterdam Et cette année est l’invitée de Robert Storr à l’Arsenale à la biennale de Venise. Un parcours impressionnant artistique mais aussi d’engagement personnel qui l’a, en plus, portée à cofonder la Cinémathèque de Tanger dont elle est aujourd’hui la directrice. Une jeune femme qui a tendu plusieurs cordes à son arc et dont les flèches atteignent les cibles qu’elle s’est assignées.

Claude Lorent

C’est au titre d’artiste de l’année désignée par la Deutsche Bank que Yto Barrada (Paris, 1971, vit à Tanger) est accueillie au Wiels en expo personnelle. Une première pour la Belgique, il va sans dire. De famille marocaine, l’artiste qui a vécu un temps en Algérie avant de rentrer au Maroc et ensuite de poursuivre ses études à Paris et de séjourner entre autres en Palestine, sera d’abord photographe et journaliste à Paris avant de s’intéresser activement à la politique. En 1999 elle photographiera les obsèques du roi Hassan II. A partir de 2004 elle expose régulièrement à Tanger, Paris, Rotterdam Et cette année est l’invitée de Robert Storr à l’Arsenale à la biennale de Venise. Un parcours impressionnant artistique mais aussi d’engagement personnel qui l’a, en plus, portée à cofonder la Cinémathèque de Tanger dont elle est aujourd’hui la directrice. Une jeune femme qui a tendu plusieurs cordes à son arc et dont les flèches atteignent les cibles qu’elle s’est assignées.

L’exposition constituée de photographies et de films, ainsi que de documents, ne retrace pas chronologiquement ce parcours mais elle en est abondamment nourrie, car c’est de sa vie que parle la plasticienne et de l’histoire qui y est connexe. Pas la grande Histoire qui sera écrite dans les livres, mais la sienne et celle des gens comme elle, c’est-à-dire la part vécue au quotidien de cette histoire dont on retiendra les grandes lignes pour les générations futures.

Le film qui ouvre l’exposition est emblématique de cette option. Un Beau Geste tout simple montre quelques personnes qui ont décidé de sauver un palmier urbain sans doute malmené par des travaux d’aménagement. Un geste qui passera inaperçu mais dont la trace sera pourtant là !

Les photographies de grand format qu’elle aligne constituent un portrait de la ville dans une sorte d’envers du décor. Ce sont des signes du réel et de la vie en train de s’accomplir. Pas de vision touristico-idyllique, pas d’enchantement, l’ordinaire d’une cité. Des baigneuses un jour de congé, des traces de ballon de foot sur un mur blanc, un dormeur dans la rue, un restaurant délabré et à l’abandon, un tableau dans une école de menuiserie, un dauphin échoué, une forêt baignée de lumière Rien d’extraordinaire. Entre ce portrait des images filmées et des voix qui racontent. Une œuvre miroir, plus proche du réel que des rêves.

Yto Barrada. Riffs. Wiels, avenue Van Volxem, 354, 1190 Bruxelles. Jusqu’au 31 décembre. Du mercredi au dimanche de 11 à 18h, 1er et 3e me. du mois jusqu’à 21h. Fermé lu. et ma. Cat. en ang. avec traduction française, 164 p., ill. coul., éd. Deutsche Bank Art works.

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