Expo: apprenez à tuer votre aurochs!
Exposition interactive et ludique sur la Préhistoire au musée gallo-romain de Tongres. On peut y apprendre comment tailler un silex, faire du feu, traiter les peaux ou lancer un javelot avec propulseur. Dans un musée rénové qui fait un travail exemplaire à l’égard des jeunes visiteurs.
Publié le 04-04-2014 à 17h37 - Mis à jour le 04-04-2014 à 17h41
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Exposition interactive et ludique sur la Préhistoire au musée gallo-romain de Tongres. On peut y apprendre comment tailler un silex, faire du feu, traiter les peaux ou lancer un javelot avec propulseur. Dans un musée rénové qui fait un travail exemplaire à l’égard des jeunes visiteurs.
Comment vivait-on jadis dans notre pays, avant la science et les technologies qu’on connaît ? Quand le climat était glacial et la survie très hasardeuse face aux bêtes sauvages. Le musée gallo-romain de Tongres propose une exposition d’abord destinée aux jeunes (Pâques est là) mais intéressante aussi pour tous, qui permet de revisiter de manière interactive et ludique, la Préhistoire dans notre pays. Le musée a repris l’exposition qui s’était tenue avec succès à l’Institut des Sciences naturelles à Bruxelles, avec des ateliers pratiques permanents et ouverts à tous, où on peut s’exercer "aux savoirs" de la Préhistoire, avec aussi des animateurs spécialisés venus du "Préhistosite" de Ramioul (à Flémalle), actuellement fermé pour de gros travaux et une réouverture en 2015, dans un an. A cela s’ajoute une scénographie adaptée et enrichie par le musée de Tongres.
Il reste intéressant de voir "la science" qu’avaient ces hommes "primitifs". Et qui sait, avec les changements climatiques annoncés et l’épuisement des ressources, si nous n’aurons pas un jour besoin de leurs techniques ?
A l’entrée du musée, une grande ligne blanche sur le sol mène à l’expo en sous-sol. Elle montre visuellement l’échelle du temps de la Préhistoire. Elle débute il y a 500 000 ans, avec le premier homme de Néandertal, dont on découvre une reconstitution saisissante, avec le front caractéristique et le nez imposant. 500 000 ans c’est aussi l’âge du plus ancien biface trouvé en Belgique et qui se trouve à Tongres.
Jules César
La Préhistoire court dans notre pays jusqu’à l’entrée de Jules César en 57 avant Jésus-Christ. Dans l’expo, on découvre un objet travaillé par l’homme et encore plus ancien : un caillou "coupé" vieux de 800 000 ans, venant du Congo et appartenant au musée des Sciences naturelles.
L’homme, pour survivre pendant des centaines de milliers d’années dans un environnement si hostile, a dû développer des techniques particulières pour chasser, manger, s’habiller. Dans les salles, on est plongé dans l’époque avec de grandes photos reconstituant les paysages successifs dans nos contrées : une toundra perpétuellement gelée, une taïga et enfin, plus tard, une forêt tempérée.
On découvre aussi la faune d’époque. D’abord, le cheval préhistorique, le cheval de Przewalski, une espèce très proche du cheval et caractérisée par un aspect massif, une grosse tête, une forte encolure et une couleur de robe isabelle, que rappellent les représentations de l’art préhistorique. Il mesurait 1,30 m en moyenne à l’épaule et fut découvert, vivant, en Mongolie en 1879. Ce cheval sauvage n’a jamais été domestiqué par l’homme.
On retrouve un grand cerf, un ours, un renne, des loups et des chiens (les restes du plus ancien chien - vieux de 32 000 ans - furent découverts dans la grotte de Goyet).
Un premier atelier avec moniteur, permet de tailler un silex. Une tâche plus délicate qu’on ne le croit : du simple biface "aux lames" plus complexes. On utilisait aussi "la phtanite" dont on a retrouvé un outil dans la grotte de l’homme de Spy.
Les armes
On présente aussi les outils réalisés à partir du bois, de l’ivoire ou des os. Plus de vingt vidéos expliquent l’usage de tous ces objets.
On tombe face à l’aurochs, énorme ancêtre de nos vaches qui fut si chassé qu’il a disparu au XVIIe siècle, le dernier aurochs vivant connu, étant mort en 1627 dans la forêt de Jaktorów, en Pologne. On découvre une antilope Saïga, la seule antilope eurasiatique qui subsiste au Kazakhstan et vivait chez nous à la Préhistoire.
Une section est consacrée aux armes de chasse avec les longs javelots et les épieux qu’on utilisait pour achever les animaux touchés par les javelots. Le propulseur existait déjà permettant d’augmenter la taille du bras et donc, la vitesse du jet. Un film montre comment il est toujours utilisé en Papouasie Nouvelle-Guinée et permet de lancer un javelot à plus de 60 m.
On peut s’essayer à lancer le javelot sur un grand ours brun ou un sanglier. On montre encore un renne "explosé" avec viande, peau, sang, etc. Tout était utilisé. On voit et entend, une flûte préhistorique à un trou à partir d’un os, trouvée dans la grotte de Goyet.
Un atelier permet de traiter des peaux, de les coudre, et un autre propose de faire du feu avec les moyens des hommes préhistoriques : frapper un silex sur une caillou de pyrite créant l’étincelle, enflammer de l’amadou tiré de champignons sur des arbres morts et mettre le feu à de la paille. Pas facile… Ce champignon s’appelle "amadou", venu d’"amoureux", à cause de sa facilité à s’enflammer !
"Vivez la Préhistoire", jusqu’au 31 août. Du mardi au vendredi, de 9 à 17 heures. Samedi, dimanche et jours fériés, vacances scolaires belges, de 10 à 18 heures. Fermé le lundi. Infos : www.galloromeinsmuseum.be