Après cinq ans, le Musée Hergé mise sur le long terme
Le Musée Hergé mise plus que jamais sur le long terme, selon le patron de Moulinsart SA, Nick Rodwell. "Cinq ans après l'ouverture, les gens voient que le Musée n'est pas qu'une fantaisie.
- Publié le 22-05-2014 à 22h28
- Mis à jour le 22-05-2014 à 22h29
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Le Musée Hergé mise plus que jamais sur le long terme, selon le patron de Moulinsart SA, Nick Rodwell. "Cinq ans après l'ouverture, les gens voient que le Musée n'est pas qu'une fantaisie. Il s'agit d'un gros investissement qui nous donne une crédibilité", a-t-il indiqué jeudi à Louvain-la-Neuve, en marge de l'inauguration d'une exposition consacrée au sculpteur Nat Neujean. Des expositions temporaires doivent y attirer la foule, outre quelques projets de collaboration avec l'étranger. L'investissement est en effet considérable pour une institution qui ne bénéficie pas d'aides publiques et qui n'a accueilli depuis son ouverture en 2009 que 400.000 visiteurs, loin des 200.000 annuels escomptés pour parvenir à l'équilibre financier. La localisation au sein de la cité universitaire du Brabant wallon pèse quelque peu sur la fréquentation du Musée, mais elle est désormais assumée par les responsables, de même que le choix de faire du lieu un espace où l'oeuvre d'Hergé est élevée en art, sans préoccupation ludique pour le jeune public.
Pour les enfants, Nick Rodwell mise sur des initiatives comme le film de Steven Spielberg, sorti en 2011, et fait confiance aux parents pour faire découvrir eux-mêmes le monde de Tintin à leur progéniture.
Le film n'a pas déçu l'homme d'affaires britannique mais les rentrées financières estimées à 374 millions de dollars n'ont pas été à la hauteur des standards hollywoodiens. "On ne peut pas en vouloir à Hollywood qui n'est pas une oeuvre de charité", a simplement commenté M. Rodwell. Une autre adaptation n'est cependant pas exclue mais sa réalisation restera probablement tributaire de l'agenda de Peter Jackson qui avait assisté Spielberg dans la préparation du premier film. Le Néo-Zélandais est en effet actuellement mobilisé par son projet de trilogie du Hobbit.
Pour le Musée, le souci reste de "préserver et promouvoir l'oeuvre d'Hergé", selon M. Rodwell, gestionnaire des droits de l'oeuvre. Et comme l'espace d'exposition à Louvain-la-Neuve ne permet de présenter que 10% de tout ce qui est en possession de l'institution néo-louvaniste, les collaborations vont se multiplier avec l'étranger, Angoulême notamment mais aussi Paris où deux projets d'exposition pour 2015 sont dans les cartons.
Quant à un éventuel nouvel album Tintin, Fanny Rodwell y reste opposée conformément à ce que lui avait confié à l'époque son premier époux. Son mari actuel a, lui, rappelé la possibilité d'en sortir un, peu avant... 2054, lorsque l'oeuvre d'Hergé entrera dans le domaine public. "Il s'agirait surtout de montrer un chemin vers lequel on pourrait publier Tintin", a-t-il précisé.
L'homme est en tout cas bien conscient du potentiel d'attraction que recèle encore à l'heure actuelle l'oeuvre d'Hergé, comme en témoigne la flambée des prix pour tout ce qui touche l'univers hergéen dans les ventes aux enchères notamment. "On est en train de créer une marque Tintin entre la bande dessinée et l'art contemporain", conclut-il.