Nos (beaux) Diables se la jouent "dieux du stade" (photos)
Au Botanique, Stephan Vanfleteren, un grand photographe flamand, nous offre quatre douzaines d’effigies de l’ensemble de nos Diables. "Les Diables/De Duivels MMXIV" : un titre sans ambiguïté pour une équipe de copains dans la plénitude de leur force. A découvrir dans notre galerie de photos.
Publié le 07-06-2014 à 09h05 - Mis à jour le 21-05-2021 à 17h44
Diablomania, belgomania, mondialomania… Ces substantifs aléatoires font l’affaire des médias, des marchands de rêve, des marchands de camelote, comme du péquenot qui, comme nous et vous, pressent que son entre juin et juillet 2014 sera à l’aune d’exploits, de dribbles, buts et furias qu’il imagine d’office en noir, jaune, rouge.
Les Diables rouges ont la cote comme jamais. Ils la doivent à leur indéniable talent, à une maîtrise technique et, chez certains, une vista. Ils la doivent à un maître-meneur, un Wilmots qui fut, en son temps, un joueur sans peur et sans reproche.
Il a le chic pour animer son équipe, lui insuffler l’esprit de corps qui sied aux exploits. L’espoir d’un petit pays aux abois d’une reconnaissance planétaire est énorme.
Mais gare aux lendemains qui déchantent quand un résultat se joue sur de très petits détails, quand la chance ou la malchance, un mauvais jugement arbitral, se mêlent d’affadir la fête !
Des dieux du stade
Nous n’en sommes heureusement pas là et l’esprit de conquête et de victoire domine. Pour preuve, deux événements artistico-sportifs enclenchés ballon au pied. Puissent-ils présager d’un avenir doré et d’une lutte finale qui aurait les accents d’un hymne qui nous ressemble et semble, à ce stade, nous rassembler !
Au Botanique, un grand photographe flamand de longue date remarqué, remarquable dans ses suites de portraits d’hommes et de femmes de chez nous, met idéalement la pression. Il nous offre, sans tambour ni trompettes, quatre douzaines d’effigies de l’ensemble de nos Diables.
"Les Diables/De Duivels MMXIV" : un titre sans ambiguïté pour une équipe de copains dans la plénitude de leur force. Dos ou face au mur, de profil ou plein cadre. Buste à nu, puissance au carré, gamineries et pitreries de saison, clairvoyance ou regard fermé, les Diables se sont prêtés au jeu du portrait avec une évidente complicité.
Stephan Vanfleteren a pris le temps, conjugué prises de photos et libertés des uns et des autres. Il semble même avoir réussi à se laisser désirer dès lors que la sauce eut pris. Tirés en grand format sur un papier dense, granuleux, ses portraits numériques ont la vérité de rendez-vous naturels.
Nos Diables ont du muscle, d’avantageux tatouages, témoignent d’une belle santé qui devrait leur valoir de francs succès hors et dans les stades. Ils ont un avenir doré !
Vanfleteren leur a tiré le portrait. Parfois, un bras, un pied, une main qui, à eux seuls, en disent long sur la capacité des uns et des autres à se dépasser. Belle originalité : il a radiographié la plante des pieds des hommes de champ et les mains de notre ultime rempart, un Thibaut Courtois que bien des nations nous envient.
Il a, suprême élégance, privilégié ici aussi le noir et blanc. Ce qui ne l’a pas empêché de nous montrer vingt-cinq gars de Belgique aux origines et couleurs de peau diverses, aux amitiés réconfortantes.
Pas de portrait plein cadre pourtant d’un Eden Hazard trop virevoltant. Mais bien celui d’un Hazard la dégaine superbe, altière. Celle d’un joueur justement adulé pour son toucher de ballon qui confine au grand art. Une exposition à déguster sans modération.
Hazard monumental !
Changement de décor et de site, et l’histoire est belle, pour un Hazard monumental qui, à Tubize, en plein champ (on peut l’apercevoir du train), tutoie l’espace avec l’arrogance explosive du tireur au maillot frappé du légendaire numéro 10.
Inauguré mardi, "Un coin de match", footballeur géant, en béton et polyester, qui défie le but adverse, est la remise à neuf par son auteur, le sculpteur Roberto Ollivero, d’un monument érigé pour le Mondial de 1986. Il était alors censé représenter un Michel Platini… justement reconverti en Hazard.
La mère d’Eden confia au sculpteur que son fils avait passé son enfance en rêvant d’être un jour le Platini des Belges. Vœu acquis. Et, il y a 28 ans, le sculpteur nous avait dit, amusé, qu’il verrait bien son Platini minimalisé dans une de ces boules avec de la neige que se disputent les touristes. Et si on y pensait !
Le Botanique, Museum, 236, rue Royale, Bruxelles. Jusqu’au 17 août. Et superbe livre grand format, "Les Diables/De Duivels" par Stephan Vanfleteren, avec toutes les photos, Editions Hannibal. Infos : 02.218.37.32 et www.botanique.be
Tubize, stade Edmond Leburton, allée des Sports. Une initiative permanente de la Ville de Tubize et de son centre culturel.