Le jeu dont vous êtes le héros
Depuis l’installation du premier "Escape game" à Paris, le concept a un succès fou.
Publié le 10-12-2014 à 18h13 - Mis à jour le 11-12-2014 à 13h51
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/4ZPUKEBCU5GQZH757HRJD4UQWQ.jpg)
Découverte Depuis l’installation du premier "Escape game" à Paris, le concept a un succès fou. HintHunt, littéralement "la chasse aux indices", a ouvert ses portes en décembre 2013 à Paris, dans le troisième arrondissement. Depuis, une dizaine d’autres escape games se sont installés dans la capitale. Importé d’Asie, le concept a d’abord rencontré le succès en Europe de l’Est il y a quelques années : " A Budapest, on peut trouver de nombreux escape games , explique Didier Cocurullo, l’un des fondateurs de HintHunt Paris. C’est devenu très populaire, les gens y vont comme ils iraient au cinéma ". L’idée : s’enfermer avec cinq personnes maximum dans une pièce et tenter de s’en échapper en moins d’une heure en résolvant de nombreuses énigmes et casse-tête. Le jour de notre visite, une équipe très confiante a vite déchanté devant le nombre de meubles à fouiller, les objets et symboles à découvrir, les clefs, les codes... " Les escape games comme les "click and point" existaient déjà sur ordinateur. La nouveauté, c’est de jouer dans le monde réel, c’est ce qui plaît aux gens ", ajoute Didier Cocurullo.
Les thèmes des escape games varient depuis Alice au Pays des Merveilles (www.lapiece.com) à la prison de la Bastille en 1635 (www.prizoners.com) en passant par l’univers de la série "Lost" (www.team-break.fr). Pour HintHunt, deux énigmes sont possibles. Dans l’une, les joueurs se retrouvent dans le bureau du détective privé James Murdoch, où un meurtre a eu lieu, dans l’autre, ils sont plongés dans la "zen room", un appartement japonais. Dans ces " jeux en équipe où il faut fouiller, réfléchir et communiquer ", aucune connaissance préalable n’est requise. "L’évolution du jeu dépend aussi des participants. Quelqu’un administre la partie et donne des indices quand ils sont bloqués mais ce sont les équipes qui mènent le scénario ", explique Didier Cocurullo. Aujourd’hui, pas moins de 5 000 personnes testent HintHunt chaque mois. Les concepteurs réfléchissent à une implantation prochaine à Bruxelles.
Devenir maître du jeu
Si la tendance à faire participer les spectateurs ou lecteurs à l’histoire n’est pas nouvelle - pour la littérature, le précurseur fut vraisemblablement Raymond Queneau avec "Un conte à votre façon" ou "L’histoire des trois alertes petits pois" -, le mouvement a tendance à s’intensifier ces dernières années dans tous les domaines. Dernièrement, Skemmi, start-up bruxelloise, a tenté l’aventure du cinéma interactif (lire ici). Au théâtre aussi, le spectateur devient de plus en plus souvent acteur en prenant part au scénario, dans les spectacles d’improvisation (Souffleurs aux gradins, Appel au public…) mais pas seulement. La saison passée, la Clinic orgasm society avait créé un spectacle participatif, "Blé", et "Requiem pour un crime" au Café-Théâtre de la Toison d’Or de la compagnie Scopitone invitait le public à décider de la fin de la pièce. Nul doute que les nouveaux comportements des générations internet, où l’interactif est de mise, accéléreront encore l’éclosion de ces nouvelles formes créatives.
Paris IIIe, Hint Hunt, 62 rue Beaubourg. Séances de 10h à 22h, de 19 à 32 €. Infos & rés. : 0033. (0)9.67.50.45.48; www.hinthunt.fr
Paris en 1h22 avec Thalys : www.thalys.com
