Les grands projets de Prada
Polanski, Wes Anderson, Robert Gober, Rem Koolhaas, pour ce nouveau méga projet privé.
Publié le 26-01-2015 à 21h51 - Mis à jour le 27-01-2015 à 07h41
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Ce sera assurément un des événements du printemps. Le 9 mai, s’ouvrira à Milan, le nouveau bâtiment de la Fondation Prada. Les infos sont encore largement confidentielles, mais ce qui en ressort est alléchant. Elle s’installera dans une ancienne distillerie de 1910, au Largo Isarco, au sud de Milan, qui a été réaménagée par le grand architecte Rem Koolhaas et son bureau OMA.
La surface utile sera de 19 000 m2 dont 11 000 m2 pour les expos diverses et une création tous azimuts. II y aura en plus deux espaces singuliers : un lieu pour les enfants créé par les étudiants de l’école l’architecture de Versailles et un bar imaginé par le réalisateur américain Wes Anderson, l’auteur de "The Grand Budapest Hotel" qui y recréera l’atmosphère des vieux cafés milanais.
Les anciens bâtiments d’origine (bureaux, labos, entrepôts) seront conservés, mais Rem Koolhaas y ajoute une tour et un cinéma-auditorium.
Des expositions passionnantes
La Fondation Prada, dirigée par Miuccia Prada et Patrizio Bertelli, est un nouvel exemple (après la Fondation Vuitton par exemple) de l’intérêt que portent les firmes de luxe à l’art actuel. Elle a été créée en 1995 et a déjà exposé à Milan, des artistes comme Anish Kapoor, Carsten Höller ou Tom Sachs.
En 2011, elle était passée à la vitesse supérieure en ouvrant un centre d’exposition dans le beau Palazzo Ca’Corner della Regina, à côté du musée d’art moderne de Venise, le Ca’Pesaro, sur le Grand Canal. Un palais aux murs et plafonds couverts de fresques et d’or.
Elle y a présenté déjà des passionnantes et innovantes expositions. Par exemple, sur "l’art multiplié", appelé "La Petite Utopie". Après la "grande utopie" du début du XXe siècle d’un art pour tous, les avant-gardes ont conservé l’espoir de disséminer l’art, de rendre l’objet artistique le plus démocratique possible. On y trouvait les multiples de Duchamp par exemple. En 2013, dans ce palais réaménagé pour l’occasion par Rem Koolhaas déjà, la Fondation avait reconstitué à l’identique l’exposition la plus mythique de ces dernières décennies : "Quand les attitudes deviennent forme" ("When Attitudes Become Form") montée par Harald Szeemann (1933-2005) à la "Kunsthalle" de Berne en 1969.
Le nouvel espace milanais vient en plus de ce palais vénitien. On y trouvera aussi une programmation cinématographique débutant par Roman Polanski qui parcourra les films qui ont inspiré son travail. Le sculpteur américain Robert Gober, avec sa subversion des objets du quotidien, et le photographe allemand Thomas Demand créeront des installations en dialogue avec l’architecture.