Un nouveau lieu d’art à Bruxelles
La Patinoire royale s’ouvrira le 24 avril, dans un lieu unique.
Publié le 04-02-2015 à 18h18 - Mis à jour le 05-02-2015 à 12h19
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Bruxelles va s’enrichir d’une nouvelle initiative marquante en art contemporain. Une de plus dans une ville qui devient un vivier de lieux nouveaux. Un bâtiment historique au 15 rue Veydt à Saint-Gilles, au cœur d’un quartier où les galeries d’art actuel se sont multipliées.
La Patinoire royale, le "Royal skating", comme disaient les Bruxellois, occupe 3 000 m2 et fut construite en 1877 dans un style néoclassique ou néobyzantin. Elle était d’abord destinée à accueillir… les patineurs à roulettes. Elle connut ensuite de nombreuses affectations, de garage pour Siemens à lieu d’exposition pour des voitures de collection.
La galeriste d’origine française Valérie Bach, installée à Bruxelles depuis dix ans, fut séduite par ce lieu et l’a acheté en 2007 avec son mari Philippe Austruy (ils sont aussi à la base du très beau parc de sculptures du domaine de Peyrassol dans le sud de la France).
Eiffel, mais en bois
Il y a deux ans, elle ouvrait sa galerie d’art contemporain à la rue Faider dans une "petite verrière" donnant sur la Patinoire. Mais la "grande halle", directement connectée à la galerie, a une tout autre taille, spectaculaire.
Il y a une nef de 1 200 m2, surmontée d’une charpente avec d’étonnants arcs qui ont toute l’apparence des structures en fer d’Eiffel, mais ils sont en bois ! Ce bâtiment classé, avec sa belle façade et sa tour, a été entièrement rénové avec l’architecte Jean-Paul Hermant et l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch. Celui-ci a pris l’option d’une intervention minimaliste préservant la pureté de la nef. Il a aussi conçu une scénographie qui se fera dans des "boîtes dans la boîte" afin de concilier la vue d’ensemble et l’accrochage des œuvres.
On trouve aussi un espace pour jeunes curateurs invités, des espaces de stockage, des bureaux et, à côté, dans une maison voisine, un futur restaurant.
Un concept neuf
Constantin Chariot, qui dirigea les musées de Liège et la filiale belge de la maison de ventes Bergé, en est le directeur. La Patinoire a un concept novateur. C’est une galerie commerciale où tout ce qu’on verra sera à vendre. Mais avec des ambitions muséales de "réanalyser l’art et le design des 50 dernières années". La première expo menée par l’ancien ministre français Jean-Pierre Aillagon portera sur "La résistance des images" avec 144 œuvres de ces artistes de la fin des années 60 qu’on redécouvre aujourd’hui (Erro, Fromanger, Télémaque, Monory, etc.) avec des œuvres inédites obtenues des artistes ou de collectionneurs. On y ajoute un focus sur l’artiste belge pop Evelyne Axell. Il y aura chaque fois un catalogue et une étude scientifique. L’entrée sera gratuite.
L’ouverture du lieu est programmée le vendredi 24 avril pour profiter d’Art Brussels. Il y aura trois expositions par an. La prochaine sera consacrée au design des années 50, avec Charlotte Perriand, Le Corbusier et même une école de Jean Prouvé !
Valérie Bach estime qu’"à Paris, un lieu aussi magique n’existe pas" et que les initiatives privées qui se multiplient à Bruxelles profitent paradoxalement de l’absence d’un musée d’art moderne et contemporain.Guy Duplat