Le Louvre, conseiller artistique de Liège

Le Louvre dirigera les trois premières expositions de "Boverie", le nouveau futur musée de Liège.

Guy Duplat
Le Louvre, conseiller artistique de Liège
©AP

Vendredi, les autorités de la ville de Liège et Vincent Pomarède , le « numéro 2 » du Louvre, directeur de la Médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre, qui fut longtemps directeur du département des peintures, ont présenté ensemble, leur nouvelle collaboration. Ils ont signé un premier contrat de quatre ans, prévoyant trois grandes expositions qui seront menées par Vincent Pomarède assisté d’Aline Françoise-Colin et leurs équipes.

Le Louvre ne crée donc pas une antenne à Liège, mais y jouera un rôle de conseiller artistique, y compris dans les concepts scénographiques de ces expositions. Vincent Pomarède aura le titre de « directeur artistique » de ces trois expos.

Cet accord se situe dans le cadre de l’ouverture en 2016 du nouveau musée, situé dans le parc de la Boverie, sur l’île entre la Meuse et sa dérivation. Il remplacera l’ancien musée d’art moderne et contemporain (le Mamac). Ce nouveau musée qui s’est longtemps appelé « Ciac » (Centre international d‘art et de culture) s’appellera désormais le « Boverie » (rappelons que ce nom vient du fait que jadis des bovins paissaient sur l’île).

Une grande expo par an

L’ancien Mamac a été entièrement rénové, transformé et agrandi par le grand architecte français Rudy Ricciotti (celui du Mucem à Marseille) et le nouveau musée aura un étage de plus et une aile vitrée donnant une vue inédite sur le fleuve. Il est proche de la tour cybernétique de Nicolas Schöffer de 52 m de haut, qui sera rénovée.

Les collections permanentes du musée seront au rez-de-chaussée (un étage creusé) et les expos temporaires à l’étage. Ce projet estimé à 25 millions d’euros, sera achevé fin décembre pour une ouverture du musée le 5 mai 2016. Avec, espère-t-on, la passerelle reliant la gare de Calatrava à l’île.

La première exposition qui permettra aussi au public de découvrir le nouveau musée est donc préparée par le Louvre avec les équipes de Liège, et avec des prêts de tableaux venant du Louvre. Le Louvre organisera encore une grande expo en 2017 et en 2018. Le Boverie organisant par ailleurs, ses propres expos en plus.

Le Louvre apporte son expertise, ses contacts internationaux, prêtera des oeuvres et aidera à la scénographie. Il pourrait aussi prêter des oeuvres dans d’autres cadres comme celui de la Biennale de la gravure. « Grâce au Louvre, explique Jean-Marc Gay, le directeur des musées de Liège, nous entrerons dans une autre catégorie muséale et le Louvre peut nous aider à établir des contacts avec d’autres grands musées du monde : Pinacothèque de Munich, Prado, etc. »

En échange de cette collaboration, Liège paiera chaque année 50000 euros au Louvre.

Cet accord fait partie d’une politique plus large du Louvre à l’égard de musées de plusieurs pays dans le monde. Le musée a créé pour cela, une structure, « Louvre conseil ».

En plein air

La première exposition, une « expo-découverte » du musée, est intitulée « En plein air » et montrera des artistes de la fin du XVII siècle (partant du peintre François Desportes) au premier tiers du XXe (on finira par Bonnard), qui ont peint « sur le motif », qui sont sortis de leurs ateliers pour représenter la nature. Une manière de déambuler par la peinture dans le parc de la Boverie qui entoure le nouveau musée.

On retrouvera des peintures de grands noms comme Manet, Monet et Renoir. En tout, une centaine d’œuvres dont septante venues de l’étranger.

La seconde exposition dirigée par le Louvre, aura lieu en 2017 sur le thème du « Voyage en Italie », du XVIe au XXe siècle, dans le fil de Lambert Lombard, le grand peintre liégeois de la Renaissance. Ce sera aussi une manière de redécouvrir un artiste liégeois comme Gilles-François Closson.

Enfin, la troisième expo déjà décidée, pour 2018, aura pour thème l’ « Art mosan » dont Liège et le Louvre ont de riches collections.

Le futur « Boverie » reste ouvert à des collaborations avec d’autres musées, « l’accord avec le Louvre n’est pas exclusif, explique encore Jean-Marc Gay, mais il s’agira d’abord de faire exister celui-ci. »

Depuis un an et demi, les musées de Liège ont déjà noué des contacts avec plusieurs musées proches, comme le musée Gallo-romain de Tongres et le musée « La Piscine » de Roubaix.

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