Napoléon et Wellington se recroisent à Waterloo

Deux cents ans après la bataille, le parcours parallèle des deux adversaires est retracé.

Charles Van Dievort
Mémorial 1815 bataille Waterloo musée Napoléon Wellington butte lion commémorations juin figurant costume soldat militaire travaux nouveau
Mémorial 1815 bataille Waterloo musée Napoléon Wellington butte lion commémorations juin figurant costume soldat militaire travaux nouveau ©Jean-Luc Flémal

En attendant le 18 juin et le spectacle Inferno célébrant le bicentenaire de la bataille de Waterloo et les deux journées de reconstitution programmées les 19 et 20 juin, les férus d’histoire ou les curieux ont peu de choses à se mettre sous la dent en ce moment. Le mémorial ne sera pas inauguré avant le 22 mai et le musée du Caillou, implanté dans le dernier quartier général de l’empereur est fermé pour travaux. Qu’à cela ne tienne, direction Waterloo et le musée Wellington, installé dans l’ancienne auberge qui abrita en 1815 le QG du duc pour y découvrir une exposition consacrée aux deux protagonistes de ce qui reste une des plus célèbres batailles qui soit.

250 pièces

"Napoléon - Wellington : destins croisés" s’ouvre avec les bustes des deux hommes et rassemble plus de 250 objets et fac similés ayant trait à la vie de l’empereur et du duc. Les pièces proviennent de nombreux musées, Londres et Ajaccio notamment, mais aussi de fondations et de collectionneurs privés. Elles retracent la vie privée, sentimentale et politique des deux grands chefs de guerre. On découvre avec curiosité la boussole que Napoléon utilisait lorsqu’il apprenait l’art de la guerre. On apprend que Wellington a séjourné à Bruxelles et y a appris le français qu’il parlait, paraît-il, avec l’accent bruxellois. On admire certaines pièces de vaisselles richement décorées appartenant au service de l’empereur ou à celui du duc, etc.

Les vitrines se suivent, retraçant le parcours des deux hommes qu’on découvre assez parallèles même si Napoléon et Wellington n’ont croisé le fer qu’une seule fois, à Waterloo. Au détour d’une vitrine, on apprend par exemple que les deux hommes ont partagé certaines maîtresses : la cantatrice italienne Giuseppina Grassini et l’actrice française "Mademoiselle George".

Certains objets présentés reviennent pour la première fois sur les lieux de la bataille. C’est le cas de la longue-vue du duc de Wellington et du bicorne que portait l’empereur lors de sa défaite. De retour à Paris, Napoléon avait confié son chapeau détrempé et déformé à un chapelier, mais il n’a jamais eu le temps d’aller le rechercher avant de partir en exile pour Sainte-Hélène. Ce bicorne simplement orné d’une cocarde contraste avec le chapeau à plumes de Wellington beaucoup plus tape-à-l’œil.

Des secrets

On s’attarde volontiers devant les masques mortuaires des deux grands hommes, ainsi que devant l’uniforme que portait l’empereur à Sainte-Hélène. Le vêtement montre à quel point Napoléon avait pris du poids sur son île perdue dans l’Atlantique sud où il est décédé à l’âge de 51 ans, le 5 mai 1821.

On s’arrête également devant le manteau et les autres objets personnels du duc de Wellington qui retracent la carrière du chef de guerre après sa victoire à Waterloo. Son destin a été bien différent de celui de son adversaire puisqu’Arthur Wellesley (c’est son vrai nom) vivra encore 38 ans et deviendra Premier ministre britannique.

On se plaît aussi à imaginer les secrets qu’ont abrités deux serviettes de cuir, notamment le portefeuille à soufflets rouge issu du "cabinet noir" de Napoléon.

"Napoléon-Wellington : destins croisés", jusqu’au 31 juillet au Musée Wellington de Waterloo. Infos : www.museewellington.be

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