Tout l’art de Geneviève Claisse
Cateau-Cambrésis rend hommage à l’œuvre personnelle rigoureuse de l’artiste.
Publié le 24-06-2015 à 17h28 - Mis à jour le 25-06-2015 à 14h13
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Cateau-Cambrésis rend hommage à l’œuvre personnelle rigoureuse de l’artiste.Ecolière, j’étais déjà abstraite", clame-t-elle tout de go, comme si l’assertion avait pour elle une importance capitale. Petite, souriante, espiègle sous l’énergie, cette native du Nord et même des environs immédiats du Cateau-Cambrésis, ville qui vit naître Henri Matisse et, autre Nordiste du coin, Auguste Herbin, elle occupe avec allégresse les espaces temporaires d’un musée qui l’a accueillie de longue date auprès de ses deux prestigieux aînés.
A 80 ans - elle est née à Quiévy en 1935 - Geneviève Claisse garde son authenticité et sa jeunesse de cœur avec l’ambition avouée de ne pas s’avouer vaincue par l’âge. Elle poursuit sa route et cette exposition, elle l’a entièrement conçue pour le musée cambrésien. C’est même si vrai qu’elle en a recréé l’espace par rapport à son travail, une manière alerte de perpétuer la vie de ses œuvres, certaines ayant été réalisées tout récemment pour le lieu même. Dès 1980, elle avait eu là même, dans les espaces plus réduits d’un musée qui n’avait pas encore effectué sa grande mue, une exposition qui accompagnait une première donation quasi improvisée… Elle vendait alors, dit-on, ses tableaux aux Puces !
Les ardeurs d’une écolière
A l’école, Geneviève Claisse découvrait, hasard opportun, l’abstraction géométrique et, comme par enchantement, cette voie de la création plastique devint aussitôt sa raison de vivre. Contrairement à la majorité des artistes, même les plus pointus, et nous songeons à Pierre Soulages ou à Geneviève Asse, Claisse n’aura jamais commis la moindre peinture figurative. Elle est ici bien à sa place dans le voisinage d’un Herbin qu’elle connut bien tardivement, à la fin de sa vie, alors qu’il était pourtant un lointain parent.
Le voyage en Claisse se fait, nouveauté de circonstance, à rebours. En partant des travaux tout chauds des derniers mois pour, in fine, aboutir à ses premières vraies explorations des années 60. De 2015 datent ainsi des lignes et plans colorés sur fond blanc. Mais, précise-t-elle de suite, "Il n’y a pas de renoncement à la couleur quand j’utilise le noir et le blanc qui sont des couleurs au même titre que les autres." Et dès 1962, Claisse créait des toiles en noir et blanc pour le "contraste insurpassable que ces couleurs apportent".
De la ligne à la forme
La suite est logique, synthétique, démontre un art de peindre de mèche avec un art de vivre, solitaire, rigoureux mais aussi libéré, rythmé, enjoué parfois, véritable résonance intérieure.
Chez Geneviève Claisse, la ligne devint progressivement forme puis couleur. Cercles et triangles et les mouvements qui peuvent les accompagner, simplification des moyens, "pureté, perfection et joie…" Geneviève Claisse s’est recréé un monde animé.Roger Pierre Turine
Jusqu’au 20 septembre au Musée départemental Matisse, Palais Fénelon, 59360 Le Cateau-Cambrésis. Infos : 03.59.73.38.00 et www.lenord.fr