Arles s’offre un magnifique lieu d’art
Arles n’est pas qu’une belle ville, centre des rencontres de la photographie durant l’été. Avec la nouvelle "Fondation Vincent Van Gogh", elle devient un lieu important d’art contemporain. La preuve avec la très belle exposition sur Roni Horn.
- Publié le 13-07-2015 à 16h48
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Arles n’est pas qu’une belle ville, centre des rencontres de la photographie durant l’été. Avec la nouvelle "Fondation Vincent Van Gogh", elle devient un lieu important d’art contemporain. La preuve avec la très belle exposition sur Roni Horn.
Le séjour de Van Gogh à Arles, de 1888 à 1889, fut essentiel à son œuvre. Il y a produit 200 tableaux en 15 mois. Mais il n’en reste aucune trace. La ville n’a conservé ni bâtiments ni tableaux. Et les touristes si nombreux ne peuvent voir de Van Gogh qu’un merchandising effréné autour des tournesols ou de la Chambre jaune.
C’est pourquoi l’initiative privée de cette Fondation, initiée par le grand mécène Luc Hoffmann, est judicieuse. Branche de la richissime famille de Bâle qui fit fortune dans le médicament, cette branche est fortement implantée à Arles. Elle a voulu redonner une image moderne de Van Gogh loin des chromos.
La Fondation a ouvert en avril 2014 et dispose d’un très beau bâtiment contemporain, au cœur de la ville. Elle peut y exposer chaque année un tableau différent de Van Gogh, prêté par le musée Van Gogh d’Amsterdam.
Splendide Roni Horn
Cet été, elle y propose aussi une expo de 50 dessins de Van Gogh situés dans leur contexte (estampes japonaises), sous le commissariat de Sjraar van Heugten, celui qui a fait l’expo Van Gogh au Borinage à Mons.
Mais, surtout, la Fondation organise des expos d’art contemporain pour bien montrer que Van Gogh est bien le précurseur de l’art actuel. La directrice artistique de la Fondation est Bice Curiger qui dirigea la précédente Biennale de Venise après avoir dirigé la Kunsthaus de Zurich.
Elle a choisi pour cet été Roni Horn, merveilleuse artiste islando-new yorkaise qu’on a vue en 2009 à la Tate et à la Collection Lambert à Avignon et qu’on a souvent montrée à Bruxelles chez Xavier Hufkens.
Cette artiste a une œuvre polymorphe de sculptures, photos, dessins, livres d’artiste et installations. Si elle part de l’art minimal et conceptuel, elle déborde ces courants pour construire une œuvre tout en sensibilité.
On retrouve ses grandes sculptures (5 tonnes !) roses ou bleues, de verre, donnant l’illusion de blocs de glace, translucides et fissurés, comme faits d’eau solide et de reflets. On découvre aussi ses grands dessins, de pigments collés avec du vernis, découpés et recomposés. Ses photos découpées de clowns flous avec leurs bouches d’un rouge lumineux. Un travail lent et délicat qui n’apparaît qu’aux visiteurs attentifs.
Elle montre ses derniers travaux : les "Hack Wit" constitués d’expressions anglaises découpées.
Tour de Gehry
La Fondation expose en parallèle le travail de dessin et de film d’animation très réussi de la Japonaise Tabaimo.
C’est la même famille Hoffmann, avec la Fondation Luma dirigée par Maja Hoffmann, qui est à la base du méga projet de "Campus artistique" sur le site des anciens ateliers SNCF. Les travaux ont largement commencé et en 2018, on y verra une tour très "déconstruite" de 60 mètres de Frank Gehry (celui de la Fondation Vuitton) et tout un énorme bâtiment qui accueillera expos, archives, rencontres culturelles, débats d’idées, etc., propulsant Arles parmi les grandes villes culturelles européennes.
Roni Horn à la Fondation Van Gogh, à Arles, jusqu’au 20-9.