La jeune création plasticienne en dix propositions

En attendant les prix du jury et du public, les lauréats de la Jeune Peinture exposent.

Claude Lorent
La jeune création plasticienne en dix propositions
©philippe de gobert

Reflet de la création actuelle en dix exemples sélectionnés par deux jurys, l’un national filtrant et l’autre international attribuant les récompenses, le YBAP, le prix artistique national le mieux doté de Belgique, est le concentré de près de 250 dossiers de jeunes artistes vivant et travaillant en Belgique. L’origine multinationale des artistes montre une fois de plus que Bruxelles est devenue une plateforme internationale de la jeune création attirée par l’effervescence qui y règne, par la qualité de l’enseignement, par la multiplication des résidences et par les nombreuses possibilités de s’y manifester. Quant à figurer dans une telle expo à Bozar, c’est la garantie de s’offrir une visibilité de premier choix, belge et internationale. Pour la première fois les quatre prix, dont celui du public, seront attribués en fin de parcours d’exposition. Une manière sans doute de ne pas trop influencer les visiteurs mais le risque qu’un même artiste soit primé à la fois par le public et par le jury !

Une diversité d’époque

Les artistes sélectionnés confirment qu’une grande partie des expressions artistiques actuelles s’évertuent à décoder les mondes. Celui qui constitue notre environnement proche et spécifique, celui plus général, globalisé dans lequel, qu’on le veuille ou non, on est inclus. Egalement celui plus particulier encore de l’art qui se réalise en s’autoanalysant. Ces expressions finalement très diverses impliquent des pratiques multidisciplinaires qui vont de la tradition picturale à la sophistication technologique. Le social, le politique, l’historique et l’humain, sont convoqués pour constituer des trames fictionnelles et parfois poétiques qui nous invitent finalement à porter un regard sur soi, en soi et sur l’entourage qui caractérise le vivre aujourd’hui singulier ou commun. Des orientations qui correspondent aux modes de travail et préoccupations artistiques d’une époque, la nôtre, qui s’interroge énormément sur elle-même.

En attendant les prix

Chacun est donc invité à effectuer sa propre sélection et le prix du public sera, en ce sens, très révélateur. Parmi les œuvres les plus fortes on compte certainement la vidéo d’Emmanuel Van der Auwera sur la réaction des adolescents face à des images hyper violentes de Youtube. Ainsi que celles d’Hamza Halloubi qui touche en profondeur des aspects très sensibles sans tomber dans le docu d’actualité. A considérer également, la performance dessinée au noir par Hannelore Van Dijck. Pour l’utilisation de la technologie et l’aspect expérimental on pointera le travail de Floris Vanhoof qui reste néanmoins enfermé dans sa sphère. L’expression verbale humaine et le minimalisme poétique sont distillés par Hana Miletic alors que les explorations dans les archives, très tendance, sont au centre des travaux de Max Pinckers Michiel Burger ainsi que de Lola Lasurt qui joint la performance ludique et la peinture par ailleurs apanage premier d’Emmanuelle Quertain. Davantage formelles et analytiques sont les propositions de Katrin Kamrau et de G. Küng. A vous de choisir.

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