Hondzocht ne devra pas attendre le tricentenaire de la bataille de Waterloo

Le moulin d’où le fils du roi Guillaume scrutait l’évolution des troupes à Waterloo sera restauré dès l’an prochain.

Christian Laporte
Hondzocht ne devra pas attendre le tricentenaire de la bataille de Waterloo

Mieux vaut tard que jamais. Le 20 juin dernier, alors que Waterloo s’apprêtait à vivre le second acte de la méga-reconstitution de la bataille, à 15 kilomètres à vol d’oiseau de là, sur la frontière linguistique entre Saintes et Lembeek, au hameau de Hondzocht, diverses personnalités issues de ce qu’on appelle les corps constitués commémoraient de leur côté le passage sur place, deux siècles plus tôt de 17 000 Néerlandais, Prussiens, Russes, Anglais et Suédois constituant une seconde ligne, prête à repousser les troupes napoléoniennes. L’endroit-clé de la commémoration n’était cependant pas accessible !

Classé pourtant depuis 1944

Un moulin à vent qui fut érigé là 40 ans avant l’ultime bataille napoléonienne servit en effet de tour d’observation au prince Frédéric d’Orange chargé de coordonner tous ces coalisés. Mais il était exclu d’aller y jeter un œil ni de reconstituer deux siècles après la visite du prince des Pays-Bas. Pour cause ! Le moulin est à l’arrêt depuis plus de trente ans et n’a cessé de se délabrer malgré son classement comme monument depuis 1944. Conséquence : on le tint à l’écart des festivités alors que les demandes de classement du site du côté flamand étaient restées lettres mortes ces dernières années et que du côté wallon, cela ne bougeait guère non plus pour, enfin, le protéger définitivement et assurer sa perpétuation.

Ce ne fut pas faute d’avoir essayé puisque l’Intercommunale du Brabant wallon à laquelle il appartient désormais dit se démener depuis 2004 (!) avec la Région wallonne, la Province et la commune de Tubize pour préparer une rénovation de fond qui sauvera définitivement le moulin.

Lobbying flamand en terre wallonne

On en accepte l’augure mais il eût évidemment été préférable qu’Hondzocht se pare de nouveaux atours pour le bicentenaire. Spécificité de ce projet sis pile poil sur la "frontière de betteraves" : il compte surtout de très ardents supporters du côté de Hal et du Payottenland : le cercle d’histoire et d’archéologie de Hal et l’association environnementale "Zenne en Zoniën" ne ménagent pas leurs efforts pour mieux sensibiliser les voisins wallons à la nécessité de mettre en évidence ce moulin comme il n’en existe plus guère.

Cocasse mais au fond rassurant pour l’avenir de la Belgique : lors des festivités du bicentenaire à Waterloo, ce sont eux qui ont directement approché diverses personnalités wallonnes. Le comble est que ça a marché car depuis lors, comme par enchantement, tout le monde est décidé à mener la restauration à son terme.

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