Le Mundaneum, le Google de papier
L’histoire du Mundaneum a fait le tour du monde. On peut le redécouvrir à Mons dans des bâtiments luxueusement restaurés et agrandis (on a doublé la surface). Encore un effet de Mons 2015 ! Un musée historique qui permet aussi de saluer la présence de Google dans le parc industriel de Mons.
Publié le 06-08-2015 à 16h46 - Mis à jour le 06-08-2015 à 16h47
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L’histoire du Mundaneum a fait le tour du monde. On peut le redécouvrir à Mons dans des bâtiments luxueusement restaurés et agrandis (on a doublé la surface). Encore un effet de Mons 2015 ! Un musée historique qui permet aussi de saluer la présence de Google dans le parc industriel de Mons.
C’est « Le Monde » qui appelé le Mundaneum, « Google de papier », une expression qui a fait florès. On pénètre aujourd’hui dans le bâtiment mis à neuf, plongé dans la pénombre. Le long des murs, les milliers de casiers où sont rangés les millions de fiches qui avaient l’ambition de fixer l’état des connaissances du monde.
On retrouve aussi le grand globe terrestre et le ciel illuminé, imaginés par François Schuiten et une exposition qui durera jusqu’à juin 2016 sur la manière avec laquelle on a catalogué, représenté, cartographié, les connaissances à travers les âges (« Mapping the knowledge »).
L’œuvre d’Otlet
Le nouveau bâtiment dû aux architectes Coton-Lelion-Nottebaert, permet aujourd’hui de stocker les archives au sous-sol (6 kilomètres de documents !), de conserver dans un espace climatisé les 45000 négatifs en verre de la fondation Norbert Ghisoland, le grand photographe. On a créé une cour, un espace éducatif, un espace « Utopia », etc.
L’origine du Mundaneum remonte à la fin du XIXe siècle. A Bruxelles, Paul Otlet (1868-1944) pionnier des sciences de l’information et Henri La Fontaine (1854-1943), Prix Nobel de la Paix en 1913, ont le projet fou de rassembler et d’indexer sur des fiches toutes les connaissances du monde. Google avant la lettre ! « Classer est la plus haute opération de l’esprit, celle qui implique toutes les autres. L’esprit s’élève à mesure qu’il est susceptible d’abstraction, de systématisation et de synthèse », disait Paul Otlet.
L’aventure a commencé en 1895, il y a juste120 ans, avec la création d’un office international de bibliographie qui se transformera 20 ans plus tard, en Palais mondial-Mundaneum sur l’esplanade du Cinquantenaire à Bruxelles. Il fermera en 1934. Pièce maîtresse : le répertoire bibliographique universel renseignant sur toutes les publications de tous les pays, de tous les temps. Il en reste 12 millions de fiches sur les 18 millions créées.
Ce projet fou, borgésien, utopique, mourut avec le temps, les technologies neuves et l’explosion du volume des connaissances.
Mais en 1964, un Australien réalisant une thèse sur les sciences de l’information à Chicago découvre ce trésor à l’institut d’anatomie au parc Léopold à Bruxelles. Le sort de ce qui restait du Mundaneum était fragile jusqu’à son déménagement à Mons en 1992. C’est dans la ville du doudou qu’on peut désormais revoir ce qui reste de cette grandiose utopie, d’avant l’ordinateur
Mundaneum, 76 rue de Nimy, Mons, en semaine (sauf lundi) de 13h à 17h, le week-end de 11h à 18h.