Un hymne pictural vital et chaleureux
Invitation à redécouvrir l’œuvre du peintre belge Henri-Victor Wolvens.
Publié le 06-08-2015 à 17h04 - Mis à jour le 07-08-2015 à 07h15
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GUMSIDRXZRE57BEKWFBSGJURYU.jpg)
Peintre des bords de mer, des plages et des dunes, intimiste et ardent portraitiste, chantre des saisons de la ville et des éclats lumineux, Henri-Victor Wolvens (Bruxelles 1896 - Bruges 1979) est l’un de ces oubliés de l’art belge à qui, sous commissariat avisé de notre confrère Roger Pierre Turine, le musée d’Ixelles rend actuellement un juste hommage. Sans avoir jamais appartenu à aucun mouvement spécifique, cet amoureux de la vie autant que de la peinture traça son parcours en solitaire et parallèlement aux flux changeant des avant-gardes. Ses affinités le situent plutôt dans les parages des peintres de Lathem-Saint-Martin, des Ensor, Permeke, De Smet et autres avec qui il exposa dans les années quarante.
Une luminosité vibrante
Prix de Rome, exposant dès 1928 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, avant d’être invité en musées, à Paris (Jeu de Paume), à Amsterdam ou Lyon, il fut apprécié à l’étranger autant qu’en son pays où, en 1993 encore, le musée d’Ostende lui consacrait une expo rétrospective et où l’une de ses œuvres comptait parmi les 500 chefs-d’œuvre de l’art belge (Ed. Racine) sous la plume du critique Joost De Geest ! Ancré dans la tradition d’une figuration dont les thématiques récurrentes traduisent un monde poétisé tel qu’il lui apparaît dans un enchantement permanent, il n’a de cesse de traquer la lumière expressive des particularités de chaque scène.
Adepte d’un matiérisme généreux, nerveux et vibrant, il mélange à satiété les nuances chromatiques afin d’obtenir les teintes rares à savourer sans modération car elles traduisent au plus juste le climat propre à chaque peinture. Il savait, comme le souligne Roger Pierre Turine, "sculpter la matière" afin d’obtenir cette lumière qui, selon l’artiste "rend tout beau" !
L’exposition, qui reprend en une quarantaine d’œuvres les principaux sujets abordés par l’artiste, révèle la capacité particulière que détenait ce dernier d’exprimer les mouvements de la vie jusque dans les portraits. Et le choix des œuvres insiste à raison sur les touches du coloriste alerte qu’il fut.Claude Lorent
"Henri-Victor Wolvens. De l’ombre à la lumière". Musée d’Ixelles, 71 rue Jean Van Volsem, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 20 septembre. Du mardi au dimanche de 9h30 à 17h.