Connaissez-vous les gentils barbares de nos contrées?

Au Macro, à Rome, fait assez rare : une expo consacrée à l’art national du Plat Pays.

Aurore Vaucelle, à Rome
Connaissez-vous les gentils barbares de nos contrées?

"En Flandre, on peint uniquement pour tromper la vue […] Les peintures ne sont que des chiffons […]. Tout est peint sans raison ni art, sans aucune symétrie ni proportion […]. Bien sûr, il y a des pays où l’on peint encore moins bien qu’en Flandre." Si Michel-Ange fut un grand peintre, oserait-on dire qu’il ne fut pas le plus grand critique d’art, pour livrer avec assurance ce genre de pensée sur la peinture flamande à Francisco de Hollanda, dans "Quatre dialogues sur la peinture". Allez, il faut bien le lui reconnaître : au XVIe siècle, le peintre flamand paraissait, depuis l’Italie instigatrice de la Renaissance - une ère nouvelle, rien moins que cela -, un barbare qui ne connaissait rien au beau, se livrant à des scènes de genre mineures sur fond de verdure, sans rien entendre au chiffre d’or et à la représentation classique. Sans doute peut-on en déduire que Michel-Ange n’eut jamais l’intention d’exposer du Bruegel l’Ancien au-dessus de sa cheminée…

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.
Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...