Quand les Romanov vivaient en Bretagne

A l'initiative de l'Association Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard/Rance/Emeraude, et de son président Marc Bonnel en particulier, une remarquable exposition retrace, jusqu'au 6 septembre, le séjour à Saint-Briac de quatre générations de Romanov.

Philippe Paquet

Après la révolution bolchevique, en 1917, les membres de l'aristocratie impériale russe qui purent échapper aux persécutions du nouveau régime et, dans le cas du tsar et de sa famille, à l'extermination, prirent le chemin de l'exil. Pour le cousin de Nicolas II, le grand-duc Cyrille, sa femme Victoria Mélita (petite-fille de la reine Victoria d'Angleterre) et leurs trois enfants, Maria, Kyra et Wladimir, ce chemin aboutit, après un passage par la Finlande, la Suisse et la Côte d'Azur, à Saint-Briac-sur-Mer, la charmante station estivale bretonne voisine de Dinard et Saint-Malo.

A l'initiative de l'Association Histoire et Patrimoine du Pays de Dinard/Rance/Emeraude, et de son président Marc Bonnel en particulier, une remarquable exposition retrace, jusqu'au 6 septembre (prolongation), le séjour à Saint-Briac de quatre générations de Romanov. Dans les locaux du Couvent de la Sagesse (1, rue de Pleurtuit), des photographies, des documents d'époque, mais aussi des objets ayant appartenu à la famille impériale, prêtés exceptionnellement par des collectionneurs privés, rappellent le destin tragique des derniers souverains russes, avant de décrire le séjour des Romanov à Saint-Briac.

« Nos meilleurs souvenirs sont attachés à cette demeure », dirait la princesse Kyra en évoquant « Ker Argonid » (« Victoire » en breton), la maison simple mais imposante dont les Romanov firent l'acquisition à Saint-Briac en 1924 et qu'on voit toujours, désormais restaurée par ses nouveaux propriétaires. Kyra s'y éteignit en 1967, mais sa nièce, la grande-duchesse Maria, s' installa à son tour à « Ker Argonid » et mena à Saint-Briac une vie tranquille, inscrivant son fils Georges à l'école Sainte-Anne pour parachever une intégration qui frappa alors les imaginations. Les Romanov quittèrent définitivement la Bretagne en 2002, mais ils sont loin d'être oubliés à Saint-Briac.

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