Xavier Lust, la grâce de l’ingénieur

En marge du Brussels Design September, expo monographique au Botanique.

Guy Duplat
Xavier Lust, la grâce de l’ingénieur
©Photonews

Chacun connaît ses beaux bancs en aluminium laqué qui ont, par exemple, été posés au Mont des Arts à Bruxelles (et hélas, tagués). Ils apparaissent légers comme des voiles et fragiles que le vent emporterait. Mais ils sont bien solides et résistants. Xavier Lust qui bénéfice d’une exposition monographique au Botanique, en marge de l’ouverture du Brussels Design September, a décliné le concept sous forme de tables laquées blanc.

Cette oeuvre emblématique, né à l’orée du XXIe siècle, en 1999-2000, est typique de son travail. Il agit en ingénieur d’abord, étudiant dans ce cas, les presses qui plient les plaques d’acier. Il découvre qu’à froid, sans moule, ces presses bien utilisées, peuvent donner ces formes si élégantes tout en donnant à l’objet une résistance surprenante.

La forme naît d’une vision neuve d’une technologie pourtant ancienne. Les formes sont générées par la déformation même des surfaces comme des origamis de métal. Ce « banc » remporta de nombreux prix.

Abribus

Né en 1969, formé à Saint-Luc en architecture d’intérieur, Xavier Lust a alors trouvé sa voie. Il devient une sorte de poète du métal. Il explique que son processus de création est une équation à quatre paramètres : fonctionnalité, beauté, culture et technologie.

Un pan de son activité est le design industriel et sa place dans l’espace public et auprès du grand public. Il a gagné ainsi le concours de la Stib qui installera bientôt plus 2000 abribus dessinés par lui, dans la région bruxelloise.

Il repousse les limites du métal pour faire ses miroirs en acier poli, les « Blob », des chaises en aluminium anodisé percées de trous, ou des très belles chaises en forme de cône, en aluminium poli-miroir et acier inox avec un recouvrement en feutre.

Reflets d’or

Car, à côté de son volet « grand public », Xavier Lust développe largement l’ « Art-design », des pièces tirées en nombre limités et vendues en galeries à des collectionneurs. Comme son célèbre « Bench », son banc

métallique, mais recouvert d’un gainage de cuir tressé. A la fois, un banc populaire et un cuir précieux : un « oxymore ».

Il aime travailler sur de nouveaux matériaux comme son banc à l’assise grandissante réalisé en corian, une matière développée par DuPont de Nemours, et, tout dernièrement se chaises appelées « Lust chair » dans un autre nouveau matériau, un composite léger, le dulver.

On sent le designer à l’aise dans ce mélange de l’ingénieur et du sophistiqué, de la forme poussée aux limites de la fonctionnalité comme son Bench (à nouveau), mais cette fois, totalement troué tout en conservant sa rigidité. Ou cette table/console en laiton patiné à nouveau trouée comme un gruyère où l’épaisseur du métal est variable pour lui assurer une tenue parfaite aux efforts latéraux.

La pierre aussi l’intéresse et même l’or pour cette table de collection qui résulte d’un processus complexe. Il a photographié les reflets du soleil sur l’eau, en a fait une trame posée sur la table de verre et a placé à la feuille d’or des reflets sur le verre jetant sur les murs des ombres magiques. Norman Foster et Diane von Furstenberg font partie des « fans » de Xavier Lust.

Xavier Lust fera une conférence à Flagey le 22 septembre dans le cadre du Brussels Design September qui propose cent événements : expos, conférences, traditionnel marché du design à Tour & Taxis ce week-end.

Xavier Lust, Design stories au Botanique, jusqu’au 1er novembre, du mercredi au dimanche, de 12h à 20h.

Brussels design September, jusqu’au 30 septembre, plus de cent événements, programme : www.designseptember.be

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