La sculpture flamande prend l’air à La Haye
"Beelden aan Zee" accueille un ensemble d’artistes contemporains.
Publié le 20-09-2015 à 18h34 - Mis à jour le 21-09-2015 à 07h18
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ATAJ3ZGUZNEWNJNPA44UC6OYPU.jpg)
A La Haye, on connaît la Mauritshuis, le Gemeentemuseum et peut-être même le musée consacré à un artiste des plus singuliers : Maurits Cornelis Escher. Une exposition est l’occasion de découvrir un autre musée, particulier, situé sur la dune, avec vue sur mer depuis la terrasse de l’établissement. Ce musée qui jouit d’une situation des plus agréables, le "Beelden aan Zee", est consacré exclusivement à la sculpture moderne et contemporaine et détient une collection basée sur des œuvres d’artistes hollandais et de quelques figures internationales.
La grande salle d’exposition accueille des manifestations temporaires qui parfois s’étendent aussi dans la ville à la manière d’œuvres disposées sur la dune et sur la promenade de la digue. Jusqu’au 25 octobre, par le biais de 35 participants, c’est la sculpture flamande qui est à l’honneur sous l’égide de Stef Van Bellingen.
Formulations actuelles
Pour peu que l’on suive les expos à Bruxelles et en Flandre, on connaît la plupart des participants. Ce qui ne sera pas le cas pour la Wallonie à l’exception de quelques figures majeures dont Fabre, Delvoye ou Honoré d’O qui y ont exposé. Il y a donc des découvertes à faire !
Ce que montre d’abord cette expo qui réunit des artistes contemporains de différentes générations, c’est la richesse et la diversité de la création dans le nord du pays. Et un engagement dans les formulations les plus actuelles. Ce qui semble d’ailleurs être le critère de la sélection car il est évident que d’autres sculpteurs auraient pu élargir le panorama.
Des engagements personnels
Au vu de l’ensemble, on peut se demander s’il existe un fil rouge qui définirait la sculpture flamande depuis les années 60 marquées par Panamarenko et ses engins jusqu’aux jeunes Kelly Schacht, Hannes Van Severen, Renato Nicolodi ou Tinka Pittoors. Rien n’est moins sûr, chacun traçant essentiellement sa propre voie hors des écoles, tendances ou mouvances. On notera juste que l’objet et l’agencement ont pris le pas sur le façonnage qui n’est cependant pas absent.
Quant à l’esprit de cette sculpture, il voyage entre la fantaisie (Patrick Van Caeckenbergh), l’imaginaire libre (Peter De Cupere), le souci esthétique en revisitant la modernité (Jan De Cock), un certain baroquisme, un intérêt pour l’architecture (Wesley Meuris) ainsi que le construit (Philip Metten), et le souci de l’humain (Johan Tahon) dans ses aspects les plus divers, du drame (Sofie Muller) à la sexualité (Johan Creten).
Une grande liberté
Le fait sans doute le plus commun est une prise en compte du passé, des façons classiques ou autres pour parvenir à parler au présent et au futur (Nadia Naveau).
On retiendra encore le recours à de multiples techniques, matériaux (Nick Ervinck), et modes d’expression dans une inventivité recherchée et appliquée qui renouvelle le vocabulaire au service du contenu. En fin de compte, on considérera que cette sculpture flamande s’accorde la plus grande liberté formelle et d’action tout en se concentrant sur des sujets qui constituent l’ossature de l’art, de la vie, de la mort (De Bruyckere et P. Buggenhout). Un ensemble choisi, révélateur d’une force d’expression.
"Vormidable. La sculpture flamande actuelle", musée "Beelden aan Zee", Harteveltstraat, 1, 2586 EL La Haye. Jusqu’au 25 octobre. Du mardi au dimanche de 10h à 17h. Cat. ill. textes en nl.