Le monde sur(exposé) de Christian Rolet
Alors que "L’Art dans la Ville" reconvertit - jusqu’au 25 octobre - Tournai en cité des arts, Christian Rolet (70 ans, 50 de peinture) s’y éclate sur trois fronts : à la Maison de la Culture, à la Bibliothèque (de mèche avec des écrivains), enfin, en la très belle galerie de Florence Rasson.
Publié le 21-10-2015 à 15h09 - Mis à jour le 23-10-2015 à 11h12
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Alors que "L’Art dans la Ville" reconvertit - jusqu’au 25 octobre - Tournai en cité des arts, Christian Rolet (70 ans, 50 de peinture) s’y éclate sur trois fronts : à la Maison de la Culture, à la Bibliothèque (de mèche avec des écrivains), enfin, en la très belle galerie de Florence Rasson.
Paysages imaginaires, signes, traces, chromatismes, matières, ou tout ce que vous voulez, la peinture de Christian Rolet est avant tout peinture, peu importe le sujet présumé. Elle est jeu subtil et engagé, couche sur couches, du technicien que dope, magique, prédominant, ce surplus d’âme conférant à la peinture ses élans profonds.
Stakhanoviste du travail, non pas à la chaîne, mais selon un rythme qu’innerve la passion du peintre pour ses outils et, surtout, son bonheur d’artisan créateur d’inattendu, Rolet chemine, brosses à la main, du matin au soir. Et, selon l’heure et les désirs, dans son atelier orienté vers la lumière ou dans son atelier tapi sous les ombres bénéfiques.
Modestes, parfois tondos, seuls ou par deux, moyens et carrés, grands formats, le choix du peintre pour ses conquêtes de l’infiniment petit ou du monumental n’est jamais une question de marché, mais un souci de restitution de la vigueur ou de la délicatesse qui l’éveillent.
Chez Rasson, Rolet a privilégié une mise en espace aérée, sans redondance. Sans hiatus. Ses tableaux rayonnent de couleurs vives sur des murs blancs. S’y donnent des allures de terres labourées d’urgences, d’explosions, voire de retenues. La manne est diverse, interpelle d’une œuvre l’autre, d’un coloris accentué à un autre en sourdine. L’art est enlevé, énergique, dynamique… "Aussi dirigé qu’aléatoire", dit-il. Précisant : "Le dessous est aussi important que le dessus". Il veut parler du jeu entre les dizaines de couches d’acrylique, puis d’huile et pigments. Parler aussi de l’au-delà du surgissement. Un art tout en résonances.

Galerie Florence Rasson, 13, rue De Rasse, 7500 Tournai. Jusqu’au 1e novembre, du jeudi au dimanche, de 14 à 18h30. Infos : www.rassonartgallery.be et 069.64.14.95