Les gladiateurs au musée
"Les Gladiateurs - Héros du Colisée" dévoile ses trésors à Tongres. Raffinement.
Publié le 23-10-2015 à 18h59 - Mis à jour le 23-10-2015 à 20h56
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"Les Gladiateurs - Héros du Colisée" dévoile ses trésors à Tongres. Raffinement.Face à face, le visage tendu, un rétiaire s’apprête à combattre un secutor. A moins qu’il ne s’agisse d’un thrace ou d’un provocator… Une question qui ne se posera plus à l’issue des "Gladiateurs - Héros du Colisée" tant on ressort incollable sur la question (lire aussi nos éditions du 21/10). Le Musée gallo-romain de Tongres propose en effet la plus grande exposition jamais organisée à propos des célèbres combattants de l’Empire romain qui firent les beaux jours du Colisée. Et des quelque quatre cents autres amphithéâtres qui existaient à l’époque.
Exposition internationale d’importance
La plus ancienne ville de Belgique ne désespère d’ailleurs pas de retrouver ses propres vestiges. En attendant, elle ouvre les cimaises de son réputé musée provincial, sacré premier musée européen en 2011, à cette thématique tout public qui nourrit tant d’imaginaires.
Organisée avec la précieuse collaboration du Colisée, et plus précisément du réseau de musées italiens Expona, la manifestation a été inaugurée vendredi en grande pompe en présence du Premier ministre Charles Michel et du professeur Rossella Rea, sommité en matière d’amphithéâtre, de jeux d’arène, de combats avec les animaux et qui, pour la petite histoire, refusa de se faire photographier entourée des deux gladiateurs de service, nous précisant, avec la diplomatie requise, qu’en Italie ce "n’était pas élégant". "C’est la première exposition internationale d’une telle importance qui, après Tongres, ira au Danemark et aux Pays-Bas. La majorité des œuvres viennent du Colisée et c’est la première fois que le Colisée quitte l’Italie", a-t-elle surtout déclaré avant d’ouvrir les festivités.
De festivités, il était bel et bien question puisque les combats de gladiateurs n’étaient qu’une des activités prévues au cœur de journées qui offraient à toute la population, moyennant monnaie sonnante et trébuchante, des jeux, des chasses, des fêtes et des condamnations à mort. Comme le raconteront plusieurs splendides bas-reliefs en marbre qui sont autant de livres d’histoire. Contre toute attente, l’entrée de l’exposition se fait en délicatesse grâce à une coupelle en verre apéritive en provenance de Trèves en laquelle les Romains trempaient volontiers leurs lèvres.
Très bien conservées
Les premiers bas-reliefs racontent les combats funéraires qui précédèrent l’ère des gladiateurs (IVe et IIIe siècles av. J.-C.). L’origine des jeux remonte en réalité à l’ère mycénienne (1600-1100 av. J.-C.) au cours de laquelle des "spectacles" étaient organisés pour les défunts. Voilà pourquoi l’une des pièces maîtresses représente une plaque funéraire teintée d’ocre en provenance de Paestum, dans le Sud de l’Italie, sur laquelle on devine un des premiers exemples de corps à corps.
Non content d’admirer les nombreux bas-reliefs en marbre, le visiteur s’arrêtera devant une magnifique mosaïque retraçant un combat de femmes avec une tigresse, retrouvée dans les quartiers principaux de la garde impériale à Rome. Autre pièce de choix, le bas-relief funéraire dévoilant un cortège d’ouverture et des combats de bestiari et de gladiateurs qui résume toute l’histoire. L’état incroyable d’un casque de thrace, par exemple, retrouvé à Pompéi et préservé par les cendres sous lesquelles il était enseveli, impressionne, et la présence de différents gladiateurs, plus vrais que nature, ainsi que la plongée dans une reconstitution visuelle, sonore et raffinée des combats ravira parents et enfants pour lesquels un audioguide et une visite interactive ont également été prévus.
Tongres, Musée gallo-romain (Kielenstraat 15), jusqu’au 3 avril 2016. Du mardi au dimanche. Infos : 012.67.03.30 ou www.galloromeinsmuseum.be