La fréquentation du musée de l’Armée est en chute libre

A. C.
La fréquentation du musée de l’Armée est en chute libre
©Didier Bauweraerts

L’une des explications est l’introduction en 2016 de l’entrée payante. Dont gain : 340 000 euros.C’est un résultat historiquement bas. "En 2016, le Musée royal de l’armée et d’histoire militaire (MRA) a enregistré 92 775 visiteurs", a indiqué le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), dans une réponse parlementaire adressée au député Georges Dallemagne (CDH). Les chiffres de fréquentation sur les cinq années précédentes approchaient… les 200 000 visiteurs annuels (165 000 en 2011; 169 000 en 2012; 179 000 en 2013; 194 000 en 2014; et un pic à 201 177 en 2015 notamment dû au succès de l’exposition temporaire "14-18, c’est notre histoire"). Le musée de l’Armée a donc perdu la moitié de ses visiteurs en un an.

"Malgré le fait qu’une comparaison entre 2016 et les années précédentes est difficile vu que le nombre de visiteurs dépend entre autres de l’organisation ou non d’expositions temporaires, commente le ministre Vandeput, la réduction du nombre des visiteurs en 2016 est probablement liée à la combinaison de l’introduction de l’entrée payante et à l’impact des attentats sur le tourisme en Belgique."

Les attaques du 22 mars 2016 ont évidemment eu un impact négatif sur le tourisme bruxellois, comme l’ont indiqué les professionnels du secteur. Et, sans surprise, le musée de l’Armée, situé sur l’esplanade du Cinquantenaire à Bruxelles, en a ressenti les effets. C’est un "phénomène commun à tous les musées bruxellois", pointe la responsable presse du MRA, Marie-Hélène Billwatsch.

La nouvelle salle Antarctica

L’autre élément pointé par le ministre est donc la mise en place d’une entrée payante (tarif plein : cinq euros), le 5 janvier 2016. Une grande première dans l’histoire du musée. A cet égard, Mme Billwatsch indique que les recettes de la billetterie pour 2016 s’élèvent à 338 840 euros.

"Ces recettes permettent de valoriser nos collections en les restaurant ou en ouvrant de nouveaux espaces d’exposition, comme la nouvelle salle Antarctica, dédiée aux missions scientifiques belges en Antarctique auxquelles l’armée a apporté son soutien, détaille-t-elle. D’autres projets ont pu voir le jour ou sont en cours de réalisation, comme une entrée modernisée, une salle russe enrichie ou une remise en valeur de l’armée belge dans la ‘Salle 14-18’. Ces réalisations permettent de répondre aux attentes de notre public et d’attirer de nouveaux visiteurs."

Cela dit, un ancien militaire du musée nous confie que les choix de la direction, moins directement centrés sur l’histoire de l’armée belge à proprement parler, auraient effrayé les puristes, sans spécifiquement attirer un nouveau public. Il faudra sans doute attendre un ou deux ans pour savoir si ces mutations étaient opportunes.

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