Une Aube du côté des Renoir
Publié le 17-08-2017 à 06h40 - Mis à jour le 17-08-2017 à 06h41
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/26Q4FAVUF5ADTEM3EUI62XBZ2E.jpg)
Sa maison de campagne à Essoyes et une exposition à Troyes, l’Aube mise sur Pierre-Auguste Renoir. Si Pierre-Auguste Renoir est né à Limoges, travailla principalement à Paris puis dès 1903, jusqu’à son décès en 1919, à Cagnes-sur-Mer, c’est dans la petite ville d’Essoyes, dans l’Aube, qu’il trouva une lumière propice à lui donner une nouvelle joie de peindre durant l’été, entouré de ses trois garçons, Pierre, Jean et Claude (Coco), de son épouse, Aline Charigot, et de la gouvernante, Gabrielle Renard, une cousine d’Aline, essoyenne comme elle, qui sera au service du couple jusqu’en 1914, et qu’Auguste prendra pour modèle pour plus de deux cents tableaux.
C’est Aline, couturière de son état, qui convainc le peintre de se rendre en 1888 dans son village natal; lors de ce premier séjour, Renoir écrira à Berthe Morisot : "Je suis en train de paysanner en Champagne pour fuir les modèles coûteux de Paris. Je fais des blanchisseuses ou plutôt des laveuses au bord de la rivière."
Maison, atelier et centre culturel
Cette maison d’Essoyes, acquise en 1896, resta propriété de la famille jusqu’il y a peu lorsque Sophie Renoir la vendit à la commune. Ouverte au public en juin dernier, la bâtisse offre un intérieur typique du début du XXe siècle, sans faste particulier. Des reproductions en taille réelle de divers tableaux reprenant des scènes d’intérieur, dont "Les jeunes filles au piano", mettent en perspective les objets mais aussi les personnages qui venaient rendre visite au maître. La vente de ce tableau à l’Etat, 4 000 francs, avait permis au peintre d’acheter la maison.
Dans une petite salle, deux œuvres - authentiques cette fois - se font face : "Jeune fille au miroir" (Musée des Beaux-Arts de Rouen), et "Le Petit Pont" (MBA de Bordeaux) sont visibles jusqu’au 24 septembre.
Décorateurs de cinéma, Thierry François et Catherine Jarrier ont mis en valeur la maison, respectant l’époque 1900. La biographique d’Auguste Renoir par son fils Jean leur fut précieuse, comme la présence de meubles familiaux complétés par des objets chinés ou donnés par des gens du village. Sophie Renoir garda un œil sur les transformations entreprises par la commune.
S’il a peint dans un premier temps dans son salon - entouré des amis et des enfants -, Auguste Renoir fera construire l’atelier dans le fond du jardin pour y travailler en raison de son fauteuil roulant.
Une visite du centre culturel d’Essoyes et un parcours dans la petite ville complètent le parcours Renoir.
Un autre Renoir en cinquante tableaux
Pour illustrer la vie de Renoir dans l’Aube, le musée d’Art moderne de Troyes propose jusqu’au 17 septembre l’exposition Un autre Renoir. Au travers de cinquante tableaux réalisés à Essoyes, on partage avec le peintre son amour des couleurs et de la lumière, ainsi que des scènes de la vie quotidienne, cette vie heureuse et optimiste, "petite bourgeoise" comme diront ses critiques.
On retrouvera des scènes de la vie locale à Essoyes mais aussi, plus rares chez Renoir, des natures mortes et encore plus méconnu, son œuvre sculpté.
Emouvant, un petit film signé par Sacha Guitry en 1919 montre Renoir peignant, miné par la polyarthrite rhumatoïde déformante, des bandages à la main pour fixer les pinceaux, aidé par son plus jeune fils, Claude, alors âgé de 18 ans. Celui qui fut l’un des maîtres de l’impressionnisme réalisait là une des dernières de ses 4500 œuvres.
Sachez encore que c’est tout le département de l’Aube qui s’est mobilisé à travers l’Année Renoir, proposant une série d’activités jusqu’au mois d’octobre.
Infos : www.aube-champagne.com/fr/annee-renoir-2017/, renoir-essoyes.fr et www.musees-troyes.com/1793-exposition-un-autre-renoir-.htm