Destination culturelle: Douce et pleine de symboles... Et si on visitait Portland?
Publié le 21-08-2017 à 15h35 - Mis à jour le 21-08-2017 à 15h37
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Portland, ses artistes, ses immeubles réaffectés. Sa douceur de vivre.Même si 635 miles (plus de 1 000 km) séparent la californienne San Francisco de l’oregonaise Portland, un même esprit les rassemble. Un vent de fraîcheur et de renouveau souffle désormais sur Portland, ancienne cité industrielle qui connut son heure de gloire au début du XXe siècle. La ville a su se reconvertir; ses usines et entrepôts ayant été transformés en lofts, galeries d’art, boutiques et autres lieux branchés - bars comme restaurants. On se prend à rêver que Seraing, dans la banlieue liégeoise, connaisse le même sort. C’est dans l’air, nous a informé une collègue spécialisée, mais pas sous forme de gentrification.
Au détour d’un "block", on tombe sur "Keep Portland weird" (Préservons l’étrangeté de Portland). Ornée d’un tel slogan peint sur un mur aveugle, comment résister à cette ville sise en Oregon, dans le Nord-Ouest des Etats-Unis ? Etrange, bizarre ? Différente, certainement, et exemple à suivre, assurément. Fin des années 70, la Cité des Roses, autre nom de la ville, n’a pas hésité à transformer une autoroute en parc - le Tom McCall Waterfront Park, qui longe sur 2,5 km la rive ouest de la Willamette River. Réputée comme étant une des villes les plus écologiques des États-Unis, Portland offre - attrait loin d’être négligeable - une place de choix au vélo.
Si le centre-ville héberge la plus grande librairie au monde, la fameuse Powell’s Books (avec un million d’ouvrages, neufs comme anciens), qui occupe tout un pâté de maisons, surtout ne pas insinuer que Portland conçoit la vie en grand. Il faut davantage y voir une sorte d’excentricité pour le moins sympathique. Car au gré des rues, tout semble à hauteur humaine. Ce qui n’empêche que l’on est particulièrement indigné au vu du nombre de SDF squattant, avec leur caddie, les trottoirs de la cité - laissés-pour-compte expédiés en masse par la crise dans les rues de Portland comme dans celles d’autres grandes villes américaines.
Le dépliant "Portland Guide to Independent Record Stores" (recensant une vingtaine de disquaires) en main, les amateurs de musique (rappelons que les Dandy Warhols se sont formés à Portland) sauteront d’un magasin de disques à l’autre. Les férus de vinyles ne sauront plus où donner de la tête, quant à ceux qui vouent une passion incommensurable pour Bob Dylan, ils se rendront chez Rivelo, qui ne vend que des LP du récent nobelisé !
Pour leur part, les cinéphiles se feront fort de suivre les traces de Gus Van Sant, dont une partie de l’œuvre ("Mala Noche", "Drugstore Cowboy", "My Own Private Idaho", "Paranoid Park") a été tournée dans sa ville adoptive. Si l’occasion se présente, pourquoi ne pas pousser le vice jusqu’à se rendre à Mount Hood et ses neiges éternelles, histoire de rallier, après une belle grimpette, l’hôtel Timberline (rebaptisé Overlook Hotel par Stanley Kubrick, qui y tourna certains des extérieurs de "Shining"). Occasion de se laisser enivrer par l’affolante odeur des pins. Autre symbole. De l’Oregon cette fois.