Les beaux dessins d’Henry van de Velde chez Horta
Le musée Horta va grandir grâce à la Fondation Baillet-Latour et expose l’oeuvre graphique de van de Velde.
- Publié le 17-12-2017 à 08h50
- Mis à jour le 17-12-2017 à 08h51
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Le musée Horta va grandir grâce à la Fondation Baillet-Latour et expose l’oeuvre graphique de van de Velde.
Henry van de Velde, né à Anvers en 1863, vécut jusqu’en 1957, et mourut à 94 ans en Suisse, amer du comportement de la Belgique à son égard. Van de Velde fut un peintre très doué, un architecte fort demandé, un créateur d’objets décoratifs, on dirait aujourd’hui un "designer" (argenterie, porcelaine, robes, meubles, reliures, etc.), un décorateur d’intérieur et un enseignant mythique créateur de l’école de Weimar et ensuite de l’école de la Cambre.
Si les Belges connaissent tous Victor Horta, peu mesurent l’importance de van de Velde, alors qu’à l’étranger, en Allemagne et en Hollande en particulier, van de Velde est un géant, plus qu’Horta. Celui-ci, dit-on, se brouilla avec van de Velde, concurrent potentiel et s’opposa un moment à son retour en Belgique.
Une exposition van de Velde au musée Horta à Bruxelles, est donc une sympathique idée, et intéressante car elle se focalise sur ses dessins et pastels, peu connus. Il fut un brillant peintre et dessinateur. Il devint pointilliste après avoir été fasciné par « Un dimanche après-midi à la Grande Jatte » de Seurat, à l’exposition des XX. Découvrant la touche expressionniste de Van Gogh, il opta pour la ligne. Il arrêta ensuite définitivement la peinture en 1893, à 30 ans, car "de gauche", proche du mouvement anglais Arts and Crafts, il ne voyait pas comment la peinture pouvait aider la société.
On voit à l’exposition que si Horta est dans la courbe florale, van de Velde opte pour la ligne pure, inspirée, dit-on, par la vue des vagues sur la plage : "la ligne est une force", disait-il.
Sous le commissariat de Xavier Tricot, l’exposition au musée Horta rassemble des dessins et pastels réalisés jusqu’en 1893 quand il arrêta de peindre même si on trouve quelques dessins postérieurs liés à ses activités en arts décoratifs. Ces dessins rarement montrés proviennent souvent de collections privées.
On retrouve Ie talent de van de Velde, par exemple dans ces paysans courbés sur leurs champs de Kalmthout, avec leurs perspectives audacieuses et leurs lignes à la Van Gogh. Ou ces belles marines si pures et simples qu’il réalisait à Knokke, tout en « traits » ou en lignes courbes. Xavier Tricot évoqué pour elles, un parallèle avec les dessins de Mondrian en 1915.

Fonds Baillet-Latour
Le musée Horta, un des plus visités de Belgique (67000 visiteurs en 2015) présente deux expos par an. Mais les visiteurs viennent surtout pour voir la maison personnelle de l’architecte si bien restaurée et restée authentique. Depuis l’ouverture de l’extension du musée à la maison voisine, l’accueil, le fonds d’archives (5000 volumes), les services du musée, ont pu y être transférés.
L’atelier de Victor Horta est donc maintenant vide et sera transformé, selon un calendrier sur cinq ans, grâce à une aide majeure du Fonds Baillet-Latour qui verse 230000 euros (46000 par ans). Ce Fonds initié jadis par un administrateur d’Artois qui y a versé des actions de la brasserie, a profité pleinement du développement pharamineux d’Inbev pour devenir une des fondations les plus riches de Belgique.
Ces travaux permettront de garder la maison Horta des sa pureté et de placer dans l’ancien atelier, un centre d’interprétation sur Horta et l’Art Nouveau, d’y reconstituer le bureau d’Horta, la salle des plâtres et la salle des dessinateurs. On pourra peu à peu découvrir ces extensions, et tout sera achevé en 2022.
Henry van de Velde dessins et pastels (1884-1904), jusqu’au 7 janvier, Musée Horta , 27 rue Américaine, Bruxelles