Voici les expositions à ne pas rater en 2018
Publié le 02-01-2018 à 11h13 - Mis à jour le 02-01-2018 à 11h30
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A vos agendas ! 2018 sera à nouveau riche en expositions et rendez-vous de l'art en Belgique et à l'étranger. Voici une sélection des grands événements et des nouveaux musées.
Peu de biennales cette année à l’exception de celle de Venise en architecture qui débutera le 26 mai. C’est au tour de la Communauté française d’occuper le pavillon belge. Le projet choisi par un jury promet d’être très politique. Intitulé "Eurotopie" (entre l’utopie et la dystopie européenne !), il créera le débat sur la construction controversée du quartier européen à Bruxelles.
Cet été, c’est à Palerme, dès le 16 juin, que se tient la souvent passionnante Manifesta où les artistes contemporains s’infiltreront dans de vieux palais restaurés et dans le cœur de cette ville "mosaïque".
En Belgique, tout au long de la Côte, dès le 30 mars et tout l’été, nouvelle édition du Festival Beaufort avec entre autres Kader Attia, Guillaume Bijl, Jos de Gruyter&Harald Thys, Edith Dekyndt, Jean-François Fourtou.
A Bruges, du 5 mai au 16 septembre, la Triennale où artistes et architectes s’inviteront dans l’espace public.
On commémorera en 2018 les 50 ans de Mai 68. Ils seront huit à unir leurs efforts pour le célébrer à Paris : les Archives nationales, la BNF, l’école des Beaux-Arts, le Centre Pompidou, la Cité de l’architecture, le théâtre des Amandiers-Nanterre, l’université de Nanterre et la Cinémathèque. A la BNF, à partir du 17 avril, les plus célèbres clichés (Daniel Cohn-Bendit face à un CRS ou la "Marianne de 68") et des images moins connues mais tout aussi impressionnantes. De quoi interroger notre capacité contemporaine à nous soulever face à l’establishment.
En Belgique, l’expo à Bozar sur les dix ans de la mort d’Hugo Claus évoquera aussi Mai 68 (à partir du 28 février).

On célébrera le centenaire de la mort d’Egon Schiele (1890-1918) : à Vienne, au Leopold Museum, à partir du 23 février ; à la Tate Liverpool où on confrontera Schiele et la photographe surdouée morte à 22 ans Francesca Woodman (24 mai) et à Paris, en octobre, à la Fondation Vuitton, en parallèle avec Basquiat.
En Suisse, Genève marquera tout au long de l’année les cent ans de la mort de Ferdinand Hodler (1853-1918).
En Belgique
Le Mac’s, dès le 4 mars, propose une exposition d’Adel Abdessemed, l’auteur de la grande statue de bronze noir représentant le moment où, lors de la finale de la Coupe du monde de foot en 2006, Zinedine Zidane asséna à l’Italien Marco Materazzi le plus célèbre coup de boule de l’histoire. Adel Abdessemed est un artiste qui a la rage. Il regarde le monde et l’interprète à sa façon par des performances ou des images fortes. Il existe deux manières de réagir face au monde : soit on le fuit, soit on l’interprète. Il a choisi la seconde. Il s’approprie l’histoire contemporaine avec ses violences, comme il écrase de son pied nu, dans une de ses vidéos, un citron pour en extraire le jus. Il aura en parallèle une expo au Mac à Lyon (9 mars).
Un moment très attendu sera la première exposition du futur musée Kanal-Citroën à Bruxelles, organisée par le Pompidou ; comme une préfiguration du musée dans la grande friche industrielle laissée en l’état (dès le 5 mai).
A Bruxelles, Bozar accueille la très belle exposition Fernand Léger (9 février) déjà montrée au Pompidou-Metz. Le Wiels fera découvrir l’œuvre courte (elle s’est suicidée à 21 ans en 1974) de Sophie Podolsky (20 janvier) et ensuite celle de Sâadane Afif (1er février). Marcel Berlanger sera au BPS 22 (10 février). Le musée des Beaux-Arts à Bruxelles explorera ses collections autour de "L’art du portrait" (23 mars).

Le château de Gaasbeek évoquera les vanités avec Thomas Lerooy et Rops (1er avril).
A Anvers, ce sera l’année "Anvers Baroque 2018. Rubens inspire" avec en point d’orgue Luc Tuymans commissaire d’une exposition opposant l’esprit des maîtres baroques à la vision des artistes contemporains (au Muhka, le 1er juin).
A Gand, le musée des Beaux-Arts (dès le 10 mars) fera redécouvrir les sculptures envoûtantes de Medardo Rosso (1858-1928) tandis que le Smak exposera l’artiste irakien Hiwa K.
A l'étranger
A Paris, le Centre Pompidou (7 février) rendra hommage à Sheila Hicks et ses œuvres textiles. Elle trouve ainsi une gloire inespérée mais méritée, à 83 ans. Le musée Picasso évoquera Guernica (2018 verra à nouveau Picasso partout, de Marseille à Montpellier, d’Evian à Vallauris). Van Gogh, Mondrian, Van Dongen et les autres Hollandais s’invitent au Petit Palais (6 février). Au musée d’Art moderne, Jean Fautrier s’expose dès le 26 janvier. Le grand Delacroix sera à l’honneur au Louvre (28 mars) et Corot au Marmottan (8 février).
La Monnaie de Paris - qui a ouvert en plus des espaces d’expo sur ses activités - propose l’artiste indien Subodt Gupta (13 avril), tandis que l’Orangerie fera le parallèle entre le dernier Monet et l’abstraction américaine (25 avril).
Le musée Rodin évoquera les liens du sculpteur avec la danse (7 avril). Le Pompidou célébrera le photographe sud-africain David Goldblatt (21 février) et l’avant-garde russe, de Chagall à Malevich (28 mars).
Le Louvre-Lens exposera les trésors persans des Qajars (28 mars). Au Centre Pompidou-Metz, une exposition prometteuse évoquera les grands couples fusionnels de l’art comme les Delaunay, les Albers ou Malevich et Gabriele Münter (26 avril).

A Londres, La Tate Britain confrontera Francis Bacon et Lucian Freud (28 février) et la Tate Modern propose l’artiste américaine de performance Joan Jonas (14 mars). La National Gallery met à l’honneur Monet et l’architecture (9 avril).
Nouveaux lieux
Les Galeries Lafayette, à leur tour, se lancent dans l’art contemporain. Mais pas du tout comme la Fondation Vuitton à Paris (Bernard Arnault), François Pinault à Venise et bientôt à Paris, à la Bourse, ou Prada à Milan. La société, toujours familiale, a choisi un terrain beaucoup plus modeste et singulier. Elle veut, avec sa filiale Lafayette Anticipation, un lieu de production d’œuvres de jeunes artistes internationaux. Le 10 mars, Lafayette Anticipation ouvrira son lieu en plein quartier du Marais, rue du Plâtre. Un ancien bâtiment industriel aménagé avec des planchers mobiles par le grand architecte Rem Koolhaas (celui qui a déjà rénové une usine à Milan pour la collection Prada et un garage à Moscou pour en faire un centre d’art).
A Paris encore devrait s’ouvrir au printemps la Fondation Agnès b. Une partie de sa collection (5000 œuvres) était à découvrir l’été dernier à la Collection Lambert à Avignon.

En Belgique, le grand événement sera, en septembre ou octobre, la réouverture après quatre ans de travaux du magnifique musée de Tervuren restauré et agrandi par Stephane Beel. En Belgique, il faut se montrer très très patient, mais tout arrive. Annoncé en 2002, promis pour 2010, le nouveau musée royal de l’Afrique centrale ouvrira donc enfin. Son objectif était non seulement de préserver le musée mais aussi de retrouver tout son éclat ancien, restaurant les espaces intérieurs, les vues sur le parc, la circulation, l’éclairage naturel, etc. Tout en apportant à l’institution les nouveautés indispensables et augmentant largement les surfaces d’exposition. Le nouveau "bâtiment d’accueil", un parallélépipède tout en verre, est la clé de voûte du projet. On y trouvera la cafétéria, l’accueil des visiteurs, la librairie, les vestiaires, l’auditorium, etc. Les visiteurs emprunteront alors un souterrain pour déboucher cent mètres plus loin au cœur du musée dans une cour intérieure, creusée et vitrée pour faire entrer la lumière naturelle dans le souterrain.
Le futur Grand Mus ée é gyptien émerge tout doucement au pied des pyramides de Gizeh. Prévue en 2015, son inauguration avait été repoussée à 2018 mais cette date n’est pas confirmée. C’est un immense édifice de 100 000 m² des architectes Henegan-Peng qui est en train de sortir de terre sur le plateau de Gizeh, à seulement deux kilomètres des célèbres pyramides. Un projet de 810 millions d’euros sur 100 000 m2, construit par la société belge Besix.