La collection Belfius continue à croître
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Publié le 13-06-2018 à 12h48
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Nouvelle exposition de la collection Belfius à Bruxelles: 50 oeuvres autour des couleurs rouge, noir et blanc.
La mise en vente possible et partielle de Belfius a un corollaire culturel : que deviendra sa fabuleuse collection d’art belge, fruit des collections réunies de la banque Paribas, du Crédit communal et de Bacob ? Elle comporte 4 300 œuvres, allant du XVIe et XVIIe siècle (dont de très beaux Rubens visibles aujourd’hui à l’expo « Sanguine »au Muhka d’Anvers) jusqu’à l’art le plus contemporain. On y trouve aussi bien des expressionnistes flamands que des toiles d’Evenepoel, Magritte (« L’histoire centrale » de 1928, magnifique et montré à cette expo), Khnopff et Mellery pour ne donner que quelques exemples, enrichie d’œuvres contemporaines de Fabre et Tuymans à Berlinde De Bruyckere, en passant par Koen Van Mechelen, et Lili Dujourie.
Après la grande crise de 2008, la banque a arrêté un moment d’acheter et a revendu des pièces non essentielles (livres, tapisseries) qui lui ont permis, avec cet argent, de racheter à nouveau de jeunes artistes (Rinus Van de Velde, Thomas Lerooy, Alexandra Cole).
Dans la nouvelle expo qui est accessible jusqu’à fin décembre, on admire deux achats récents. D’abord,« Miranda » (2017) de Michaël Borremans avec une figure recouverte d’un tissu, formant un parallèle fort avec la figure centrale du Magritte montré à l'expo où l’on voit la mère de Magritte avec la tête recouverte d’un voile comme le peintre l’avait vue lorsque le corps fut repêché après son suicide dans la Sambre. On découvre aussi un très beau Koen van den Broek.

Rouge, blanc, noir
Des inquiétudes, y compris à la Chambre, se sont encore récemment exprimées sur le sort futur de la collection et sur la nécessité d’assurer son ancrage belge et sa survie en créant par exemple, une Fondation comme l’a fait Proximus avec la sienne.
La direction de la banque répète, mais sans donner de détails, que tout a été fait pour que la collection reste belge,même en cas de revente totale de la banque. On a aussiévoqué un dépôt de la collection dans le futur musée Kanal. Chez Belfius, on souligne qu’il n’y a eu aucun contact avec Kanal mais que le prêt d’œuvres est toujours possible comme la banque le fait déjà avec de très nombreux musées. Mais pas question bien sûr que sa collection soit déposée à Kanal.
Hors de ces interrogations, la visite de la nouvelle expo au 32e étage du siège de Belfius à la place Rogier à Bruxelles vaut largement le détour. Une cinquantaine d’oeuvres ontété soigneusement choisies pour évoquer le thème,« Magma, Cloud, Ashes », les trois couleurs « Rouge, blanc, noir », qui sont aussi celles de la banque. Les cimaises des salles ont été repeintes dans ces couleurs avec, à la fin, une belle surprise: un papier peint original, fait d’un dessin d’Ensor, grouillant de personnages et multiplié à l’infini.
L’expo rappelle l’origine de ces couleurs en s’inspirant des beaux livres de l’historien Michel Pastoureau. Pour le rouge, on admire Alechinsky, Wyckaert, Jan Fabre, Ann Veronica Janssens, un tableau précieux de Jan Brueghel. Pour le blanc, le céramiste Piet Stockmans a crée une grande oeuvre in situ, il y a aussi Philip Aguirre, Bram Bogart, Luc Tuymans (deux tableaux de 1997 évoquant le viol à la suite de l’affaire Dutroux), un chimigramme de Pierre Cordier, une grande encre de Michaux, et pour le noir, Serge Vandercam, Antoine Mortier, Hans Op de Beeck, Spillaert et toute une série de gravures d’Ensor.

Ouvert au public le dernier samedi du mois en juin, juillet et août et ensuite deux samedis par mois à partir du 8-9 jusqu’au 15-12. Infos et rés.: belfius-art-collection.be