Le supermarket 4.0 du street art s'ouvre à Ixelles
- Publié le 06-09-2018 à 16h38
- Mis à jour le 06-09-2018 à 16h39
Strokar Inside envahit les 5 000 m² d’un bâtiment en attente de démolition.Ils seront une bonne centaine au fil du temps, ils viennent d’un peu partout dans le monde avec un hommage particulier à ceux du Bronx et une participation remarquée de l’un d’eux ! Certains sont internationalement réputés, quelques-uns exposent régulièrement à Bruxelles, d’autres sont plus discrets mais non moins percutants. C’est pour eux tous une manière de se révéler au public belge.

Disposer des espaces d’un méga supermarché - l’ex-Delhaize, quartier Molière quand même ! - c’est un rêve pour tous les street artistes ou peintres urbains. D’autant plus qu’ils sont invités. Pas de doute, la vision globale de cet envahissement total le confirme, ils s’éclatent dans l’exercice de leur moyen d’expression qui rivalise avec les murs et chahute l’architecture. L’ampleur est leur dimension favorite et les couleurs les plus vives traduisent une énergie débordante qui vous bouscule le regard. Ils impressionnent et grandement !

En matière de street art, Bruxelles n’est pas en reste, mais rien n’égale à ce jour ce projet gigantesque, démesuré, spectaculaire et considérable. Et l’on ne pourra parler de vandalisme puisque tout, ici, est sous contrôle.
Performance collective
Une confirmation, le street art n’est pas un style, chaque intervenant y va de sa palette, de ses sujets, de son mode d’expression et cela va en tous sens, du fantasmagorique à l’abstraction tentaculaire en passant par le coup de poing revendicateur, l’interprétation d’œuvres d’art ou le message socio-politique. Dans cette abondance, chacun choisira selon ses affinités esthétiques ou les émotions ressenties. L’indifférence ne sera jamais de la partie, que l’on adhère ou pas à ce type de démarche.

Ce qui est certain, c’est que l’initiative d’Alexandra Lambert et Fred Atax et les réalisations des peintres méritent une visite qui sera le meilleur contact que l’on puisse espérer avec cette forme d’expression populaire par essence, éphémère puisque le bâtiment sera démoli à un terme non décidé, accessible à tous, époustouflante par le gigantisme. Rien n’a été épargné dans cet antre de béton, des vitrines au garage, de l’ascenseur aux escaliers. C’est une performance picturale collective et collaborative qui n’a pas dit son dernier mot puisque l’aventure continue et la galerie va fonctionner avec des manifestations et expositions temporaires !
On sent aussi la volonté de prendre possession d’un lieu emblématique de la ville, de le mettre à la botte des bombes de couleur, d’affirmer que cette part urbaine emblématique peut muter et être conservée en boostant l’art dans le quartier et la rue ! C’est à suivre.
"Strokar Inside", plate-forme internationale d’art urbain, 569, ch. de Waterloo, 1050 Bruxelles. Infos : www.strokar-inside.com