Johan Muyle, le biker de l’art

Claude Lorent
Johan Muyle, le biker de l’art

Exposés au Garage Cosmos à Uccle, quatre engins en vanités artistiques.L’exposition, assortie d’une publication spécifique superbement illustrée, repose entièrement et exclusivement sur quatre Harley-Davidson disposées dans les trois salles du centre d’art privé d’Éric Fabre, à Uccle. Garage Cosmos est un vrai garage, assorti de deux autres salles white cube pour l’art contemporain. Les engins y sont doublement à leur place. Deux au sol, un sur socle de bois tel une sculpture, un sur élévateur. "Art ?", me direz-vous ? Ce n’est un secret pour personne, l’objet a conquis sa place depuis un bon siècle dans les musées les plus prestigieux. Mais Éric Fabre écrit d’emblée, le ready-made de Duchamp "n’est plus valide ici" ! OK, les affinités sont ailleurs. En 1909, Marinetti, le poète des futuristes, écrivait : "Une automobile rugissante qui a l’air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la ‘Victoire de Samothrace’… " ! Les bikers avalent l’asphalte et leurs machines sont rutilantes au soleil. La vitesse, le mouvement et la mise sur le pavois de la machine (la mécanique) signe de modernité, participent du mouvement futuriste et rejoignent les Harley de Johan Muyle. On y joindra encore l’attitude comme art, avec ses codes comme les motards, avalisée dès les années soixante. Et la transformation des objets pour leur mutation artistique. Une pratique courante chez Muyle. Car ces deux roues flamboyantes sont customisées. Uniques par le fait. Elles se chargent de sens en plus de leur richesse culturelle mythique depuis que le cinéma s’en est emparé. Marlon Brando et Peter Fonda ouvrant la route !

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