Notre calendrier des expos à ne pas manquer en 2019
De l’année Léonard de Vinci, Rembrandt, Bruegel et Bauhaus aux expositions De Chirico, Fiona Tan, Wim Delvoye, Luc Tuymans, Van Orley et Hammershoï. Une année qui sera marquée par la Biennale de Venise, la grande exposition Toutânkhamon à Paris, Europalia Roumanie et l’ouverture du Musée du Qatar en forme de rose des sables, nouveau chef-d’œuvre de Jean Nouvel.
Publié le 03-01-2019 à 23h17 - Mis à jour le 04-01-2019 à 08h45
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De l’année Léonard de Vinci, Rembrandt, Bruegel et Bauhaus aux expositions De Chirico, Fiona Tan, Wim Delvoye, Luc Tuymans, Van Orley et Hammershoï. Une année qui sera marquée par la Biennale de Venise, la grande exposition Toutânkhamon à Paris, Europalia Roumanie et l’ouverture du Musée du Qatar en forme de rose des sables, nouveau chef-d’œuvre de Jean Nouvel.
Cette année 2019 sera celle de plusieurs anniversaires avec leurs cortèges d’expositions. D’abord, celui de la mort de Léonard de Vinci (1452-1519). Le 2 mai 1519, il s’éteignait à 67 ans, dans sa chambre au Clos Lucé, un château près d’Amboise, le long de la Loire, où il s’était installé trois ans plus tôt à l’invitation du roi François Ier. Tout le Val-de-Loire célébrera l’événement mais le moment fort sera, dès le 24 octobre, la grande expo Vinci au Louvre qui se prépare dans une atmosphère de querelle franco-italienne (lire notre grand dossier du samedi 29 décembre, sur cet anniversaire, dans le supplément Quid du week-end).
Les Hollandais fêteront le 350e anniversaire de la mort de Rembrandt (1606-1669) avec, au Rijksmuseum d’Amsterdam, Tous les Rembrandt du Rijksmuseum et surtout un Rembrandt-Velazquez. Le Mauritshuis de La Haye ouvre le sujet avec Rembrandt et l ’â ge d ’or hollandais dès le 31 janvier.
En Allemagne, on célébrera, d’abord à Berlin, les cent ans de la naissance du Bauhaus. Fondé en 1919 à Weimar, l’école s’est ensuite installée à Dessau et à Berlin. Fermée en 1933 par les nazis, elle n’aura existé que 14 ans sous sa forme initiale mais les idées et les techniques développées dans cette école en architecture, en art et en design marqueront le monde entier, y compris en Belgique avec la figure d’Henry van de Velde précurseur du Bauhaus et fondateur de l’école de la Cambre.
En Belgique, on fêtera les 450 ans de la mort de Bruegel l’Ancien (1525-1569). Hélas, la grande exposition n’a pas eu lieu en Belgique mais bien - magnifique - à Vienne. On tentera de se rattraper avec les estampes de Bruegel dont la Bibliothèque royale conserve une collection complète. L’exposition The World of Bruegel in Black and White est pour octobre. Auparavant, Bozar proposera, fin février déjà, L’estampe au temps de Bruegel. Et en 2020, on fera mieux encore avec une grande année Jan Van Eyck pour célébrer le retour de l’Agneau mystique à la cathédrale Saint-Bavon à Gand.
Polémique vénitienne
Parmi les événements récurrents, on pointera d’abord la Biennale de Venise du 11 mai au 24 novembre, le grand rendez-vous qui permet de sentir le pouls de l’art d’aujourd’hui, dont le commissaire cette année est l’excellent Ralph Rugoff qui dirige à Londres la Hayward Gallery. En 2017, il y eut 615 000 visiteurs à la Biennale.
La participation belge, confiée cette année à la Communauté française, a suscité une grosse polémique. Ce sont deux artistes flamands de Bruxelles, Jos de Gruyter et Harald Thys, qui ont été choisis. Un beau signe, certes, d’ouverture au-delà des sous-nationalismes étroits et deux artistes dont le travail n’est pas mis en cause, mais pour le monde de l’art contemporain en Communauté française, du Mac’s au BPS 22, cela a été perçu comme une gifle, une non-reconnaissance, de voir ainsi le seul vrai outil possible de promotion de leur travail en faveur de l’art actuel, leur échapper pour quatre années supplémentaires.
De mai à septembre on annonce la création d’un festival biennal à Bruxelles, Renaissance, qui se promet d’emmener les visiteurs dans un parcours artistique à travers des institutions culturelles, de la plus modeste à la plus prestigieuse, en proposant un programme d’expositions, de performances, d’installations et de débats, de Bozar et le Wiels au Kunsten et à Kanal. À découvrir sur pièces.
En octobre, ce sera le retour d’Europalia avec cette année la Roumanie et en ouverture, une prometteuse exposition Brancusi. La Roumanie a une grande tradition aussi en art contemporain depuis Brassai et André Cadere jusqu’à aujourd’hui, Victor Man, Adrian Ghenie, Greta Bratescu et Mircea Cantor.
Parmi les nouveaux lieux qui s’ouvriront, on pointera d’abord, fin mars, l’ouverture du Musée du Qatar de Jean Nouvel en forme de rose des sables. Un nouveau chef-d’œuvre sans doute de l’architecte, deux ans à peine après le Louvre Abu Dhabi.
Il faudra être attentif à ce qui se déroulera en Afrique, en plein débat sur la restitution des œuvres d’art. Après l’ouverture en décembre 2018 du Musée de Dakar construit par les Chinois, on aura en avril l’ouverture du "Palais de Lomé" au Togo, lieu patrimonial qualifié d’"exceptionnel" et en juin (si tout se passe bien !) l’ouverture du Musée de Kinshasa construit près du Grand Stade par les Coréens.
Durant l’automne 2019 devrait s’ouvrir la magnifique Bourse de commerce de Paris, refaçonnée par Tadao Ando, à côté du Centre Pompidou, et qui abritera une partie de la collection Pinault.
Par contre, l’ouverture du pharaonique grand musée égyptien du Caire près des Pyramides est annoncée maintenant pour 2022, comme la réouverture du Musée des beaux-arts d’Anvers après dix ans de travaux !
Les grandes expositions en Belgique
Démarré dans la polémique en 2018, Kanal Centre Pompidou a réussi à s’imposer dans le paysage culturel bruxellois. On annonce de nouvelles expositions, fin janvier, préparées à nouveau par le Centre Pompidou.
En février, Laure Prouvost, qui représentera la France à Venise, mais qui vit et travaille à Anvers y aura, au Muhka, une grande rétrospective (7-2) : une Française vraie “belge sans frontières” qui fait faire ses tapisseries à Gand et sera au Kaaitheater en mars pour une performance avec le chorégraphe Pierre Droulers.

À Mons, au Bam, Musée des beaux-arts, on pourra, après l’expo Niki de Saint-Phalle, découvrir une exposition Giorgio de Chirico aux origines du surréalisme belge : Magritte, Delvaux, Graverol (16-2).
Le BPS22 (9-2) continue dans sa voie de montrer un art très politique avec deux artistes russes impressionnants qu’on avait rencontrés dans leur “utopie” au sud de la France : Erik Bulatov et Andrei Molodkin.
Bozar plongera dans l’art ancien avec les estampes du temps de Bruegel et une exposition (20-2) du grand peintre de la Renaissance Bernard Van Orley (1488-1541).
Au Wiels, on découvrira (2-2) le travail passionnant de l’artiste américaine Ellen Gallagher.
En mars, on fêtera les vingt ans du Smak à Gand, créé par Karel Geirlandt et Jan Hoet et dont le rôle fut capital dans l’implantation de l’art contemporain en Belgique.
Mais le grand événement belge sera à Venise où Luc Tuymans bénéficiera d’une grande exposition monographique (24-3) chez François Pinault au Palazzo Grassi sous le titre La Pelle (La Peau, d’après le livre de Malaparte). Une consécration pour le peintre.
Wim Delvoye fera, lui, son retour en Belgique avec une exposition au Musée des beaux-arts de Bruxelles (22-3). Comme il le fit au Louvre, ses œuvres, dont des récentes, dialogueront avec les chefs-d’œuvre du musée.
En avril, il ne faudra pas rater l’exposition Fiona Tan au Mac’s (7-4). Elle représenta les Pays-Bas à la Biennale de Venise en 2009. Elle dit d’elle-même qu’elle est “une étrangère professionnelle”. Née en Indonésie d’un père chinois et d’une mère australienne, ayant étudié en Allemagne, résidant aux Pays-Bas, elle ne cesse d’explorer la question du temps et de l’espace personnel : d’où venons-nous ? Question d’un monde de globalisation, d’identités hybrides et d’accélération du temps. Splendide.
On ne manquera pas non plus la confrontation de deux femmes artistes de générations et de travail bien différents, mais toutes deux magnifiques : Sophie Whetnall et Etel Adnan à la Centrale (4-4).
À Ostende, on se réjouit de retrouver Pascal Marthine Tayou au MuZEE (6-4).
Et en mai, Berlinde De Bruyckere, après sa bouleversante expo à Malines, revient cette fois à Louvain dans le nouveau musée d’art religieux Parcum installé à l’abbaye du Parc (9-5).
Les grandes expositions à l'étranger
Nous avons déjà évoqué Venise avec la Biennale d’art et l’exposition Luc Tuymans au Palazzo Grassi, et les expositions en Hollande autour de Rembrandt.
Si on s’en tient aux expositions de Paris et Londres facilement accessibles en TGV, il faut d’abord parler de Tout ânkhamon , le trésor du Pharaon à la Grande Halle de la Villette (23-3). En 1967, une expo semblable au Grand Palais avait attiré 1,2 million de visiteurs. Les réservations sont déjà en cours depuis un mois et c’est la ruée. 150 pièces, dont le tiers sort d’Égypte pour la première fois. L’exposition, qui effectue une tournée mondiale, est d’abord passée par Los Angeles, avant, plus tard, d’aller au Japon et en Corée du Sud. Près de cent ans après la découverte miraculeuse le 4 novembre 1922 de cette tombe inviolée par Howard Carter, l’éblouissement reste intact.
La Fondation Vuitton qui s’est imposée d’emblée comme un poids lourds muséal à Paris proposera fin février La Collection Courtauld, certainement une des plus belles collections d’art (post) impressionniste français en Angleterre, avec ses Cézanne, Manet, Van Gogh, Renoir, Gauguin, Georges Seurat, Toulouse-Lautrec ou encore Degas. Dans le même esprit, le musée Maillol exposera, fin mars, la collection B ü hrle avec ses Manet et Cézanne.
Coup de cœur pour le formidable peintre danois Hammershoï (1864-1916) qui sera la vedette au Jacquemart André dès le 14-3. Ses couleurs sont volontairement restreintes aux gris et aux bruns. Avec ses tableaux baignés par une atmosphère irréelle, dénués de toute action ou d’anecdote, il fut une sorte de Vermeer (qu’il admirait) mélancolique, évoquant le vide.
En art contemporain, on suivra avec intérêt la réhabilitation en février, par le Centre Pompidou, du peintre Vasarely, mort il y a 22 ans et qui, après une immense gloire, était tombé dans un quasi-oubli mêlé de querelles de succession. Le Pompidou rendra hommage, en février aussi, à Elsworth Kelly disparu en 2015. Tandis que le Musée Picasso proposera une confrontation du maître espagnol avec Calder (19-2).
En mars, l’art contemporain à Paris, ce sera Thomas Schütte à la Monnaie de Paris, Thomas Houseago au Mam de Paris, et Fabrice Hyber à la fondation EDF.
En avril, le Grand Palais évoquera nos voyages mythiques vers la Lune tandis qu’à Lille, les événements Lille 3000 proposent cette fois un bouquet sur l’Eldorado et le Mexique.
En mai, Bernard Frize sera à l’honneur au Pompidou.
Plusieurs expos seront consacrées en 2019 à des artistes femmes dont l’œuvre fut longtemps occultée par celle de leur compagnon : Dorothea Tanning à la Tate Modern sans Max Ernst (27-2) ; Dora Maar au Centre Pompidou sans Picasso (5-6) et Natalia Goncharova à la Tate Modern sans Larionov (6-6).
En France, en province, le Pompidou Metz propose des expositions prometteuses sur les excellents Lee Ufan et ensuite Rebecca Horn tandis que la collection Lambert à Avignon fera fête autour du caustique et drôle Francesco Vezzoli.
Le Louvre Lens célébrera Homère, dès la fin mars.
À Londres, après son succès à Paris, l’expo Bonnard viendra à la Tate Modern. Et fin janvier, la Royal Academy mettra en dialogue les vidéos de Bill Viola et l’art de Michel Ange. Un grand moment.
En mars, la Royal Academy s’intéressera au nu de la Renaissance tandis que la Tate proposera un blockbuster : Van Gogh et la Grande-Bretagne.
