Londres sous le charme de Magritte
Le surréalisme a encore marqué des points chez Christie’s avec Magritte en tête d’affiche.
Publié le 06-03-2019 à 11h48 - Mis à jour le 06-03-2019 à 11h49
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Le surréalisme a encore marqué des points chez Christie’s avec Magritte en tête d’affiche. Le citoyen de Lessines a cassé la baraque à Londres ce 27 février dans la vente en soirée. Au sein d’une vacation consacrée à l’impressionnisme et ses suites, il y avait une bonne trentaine de toiles d’artistes affiliés au surréalisme. Magritte y figurait avec une armada d’oeuvres importantes qui dépassèrent toutes le million et demi d’euros pour aller flirter avec les étoiles à plus de vingt-et-un millions d’euros.
Nellens
Cette dernière somme a été obtenue par la vente d’une toile de 100 x 81 cm intitulée Le lieu commun, exécutée en 1964. L’oeuvre avait été achetée directement à Magritte par un de ses collectionneurs favoris à savoir Gustave Nellens, propriétaire du casino de Knokke comme on le sait tous. Passé à sa descendance, le lot a été vendu en 1984 à un collectionneur asiatique, sans doute japonais. En 2013, la toile changea de mains pour rester dans ces lointaines contrées orientales. Mercredi soir dernier le marteau tomba donc à 18 366 250 livres sterling, soit 21 450 000 €. Mais il n’y avait pas que cela pour le maître belge qui rivalise désormais avec Cézanne. Pour Moments musicaux, le marteau fut frappé à 2 411 250 £. La composition datait de 1961 et était estimée entre 750 000 et 1 250 000 £. Puis il y eu Le monde poétique II défendu jusqu’à 1 931 250 £, soit l’estimation basse plus les frais ; la toile datait d’avril 1937.
Restitution salutaire
La plus belle histoire de cette vente tenait dans la présence de la toile intitulée Le pain quotidien, montrant dans une trouée de pierre, de gros nuages blancs sur lesquels trônait une jeune femme nue. La toile exécutée en 1943 se trouvait depuis lors à Bruxelles chez Jan Van Haelen où elle fut volée en 1968. Elle disparut donc pour ressortir en 2016 dans les collections du musée de Dallas, en forme de legs par la volonté de la descendance de Jake et Nancy Hamon. Ces derniers possédaient la toile depuis le début des années 1970. Les héritiers Van Haelen eurent vent de l’existence de leur toile et engagèrent les procédures ad-hoc. Le lot leur fut donc restitué. La toile était annoncée entre deux et trois millions de livres. Il en vint 3 371 250 £. Voilà qui va changer la vie de plusieurs personnes sans doute, sans trop affecter le musée américain qui en possède deux autres Lettres persanes et La lumière des coïncidences. Le pain quotidien n’apparaît plus sur le site. Notons qu’une œuvre de notre compatriote Michaël Borremans (né en 1963 à Grammont), La robe du diable, peinte en 2011, s’y trouve également ; on l’avait vue à Bozar en 2014. Borremans a été acheté l’an dernier par la banque Belfius qui renforce ainsi son ancrage dans l’art belge.
The Art Of The Surreal Vente publique Où Christie’s, 8 King St, St. James’s Quand le 27 février.