Le retour solo réussi du sculpteur Emile Desmedt
Publié le 13-03-2019 à 13h55
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Sculpteur au sommet de son art, Emile Desmedt n’avait plus exposé en solo depuis 17 ans. Retour réussi ! Certes savait-on qu’il œuvrait depuis lors pour l’espace public et que pareilles réalisations requièrent de l’artiste maintes contraintes organisationnelles, matérielles, techniques et humaines. Une longue et lourde implication, l’artiste et l’artisan s’y conjuguant en duo.
L’ampleur et l’amplitude d’une implication artistique dans l’espace urbain, qui soit à la fois monumentale et orchestrée en tenant compte de l’environnement, des points d’ancrage au sol, des matériaux à privilégier, exigent une complicité entre le créateur, le commanditaire, le maître d’œuvre. Un travail de fond, sans oublier la forme.
Emile Desmedt a travaillé avec le Bureau d’Etudes Greisch à Seraing et, de ce fait, avec Vincent Servais, ingénieur civil et architecte, son directeur de conception, depuis installé à son propre compte, à Liège.
De fructueuses interventions de Desmedt sont, entre autres, à signaler aux abords du Centre Keramis, à La Louvière, à Tournai, à Liège : au Musée en plein air du Sart-Tilman, en l’ancien Hôpital des Anglais où il a déposé un cadran solaire, et Place Saint-Etienne, grâce à lui pourvue d’une fontaine à la fois simple et spectaculaire.
30 pièces d’exception
Bandana sur la tête, l’aspect battant du sportif en forme olympique, affable et souriant, Emile Desmedt semblait heureux auprès de ses hôtes liégeois. Il faut dire que son exposition attira d’emblée les convoitises et si, songeant au travail qu’il lui en coûta, il voyait filer, désappointé, quelques-unes de ses œuvres préférées, le seul fait de plaire autant devait le réconforter de l’ouvrage accompli en deux ans.
30 œuvres nouvelles, de petite et moyenne dimension, illuminent une Galerie Quai 4 dont la maîtresse de maison, Cécile Servais, dégustait, à l’ouverture, l’originalité, la présence physique, l’accomplissement et l’intimité du propos avec une évidente émotion et un large sourire.
Fidèle à sa forme Imago, qui tissa sa réputation dans l’univers d’une sculpture qu’il aura rapidement marquée de sa carrure peu habituelle et si féconde, Emile Desmedt - connu à ses débuts comme céramiste - se sera, sans tarder, inscrit dans une logique autrement créative en multipliant ses implications dans divers matériaux parfois combinés entre eux : céramique, bois, béton, papier-porcelaine, cuivre, acier, plomb, étain.

Innovations
Dans cette exposition liégeoise, il innove, comme toujours, entre ses formes et ses recours à la céramique, au plomb, à l’inox, au verre, au cristal. Une Pierre à savon, lovée, toute animée de bleus et de transparences, comme une fleur qui s’ouvre et se prolonge par ses éclats diffus, valorise le cristal de Baccarat comme jamais.
Nouveauté : ses Tondo en céramique ou en verre diversifient les cimaises par leurs implications chromatiques paysagères. De bleu, d’ocre, d’argent, de blanc et de noir, sans oublier des "accidents" avec lesquels l’artiste compte et joue. Ses Tondo arrondissent l’espace, le prolongent et le dynamisent. Sans forfanterie, entre âme et conscience.
"Qui es-tu, Où es-tu ?" : ses Tondo nous convient dans un monde de non-dits, d’explorations. Comme sont explorations ses "Imago", en quelque sorte ses chrysalides, formes ovales de diverses dimensions, toujours sensuelles, à la vue, au toucher.
Ses cocons (ou ses fusées) au cœur de métamorphoses qui soutiennent tout son travail et nous les rendent si accaparant.

Last but not Least, Emile Desmedt Art contemporain Où Galerie Quai 4, Quai Churchill, 4, 4020 Liège. 0476.91.28.01 et www.quai4.be Quand Jusqu’au 13 avril, du jeudi au samedi, de 14h30 à 18h30.