Troisième solo, toujours aussi magistral, du peintre cubain Juan Miguel Pozo, chez Nardone à Bruxelles
Publié le 13-03-2019 à 14h14
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Il y a quelque chose d’un autre temps. D’un autre monde, dans les peintures de Juan Miguel Pozo. Un temps de Cuba, où il est né, à La Havane en 1967. Quelque chose de l’histoire et de l’ambiance d’une époque d’une île isolée reliée à une immense nation occidentale qui étend son obédience jusqu’aux confins de l’Orient. Tout y concourt sans trace de nostalgie, sans les clichés ensoleillés, sans jugement, dans l’évidence des images magistralement peintes. Des images d’une mémoire non défaillante mais jamais univoque. Une mémoire de faits, du temps écoulé, du temps en marche. Une mémoire vagabonde qui croise des souvenirs comme si on feuilletait un album de photos d’une vie d’une famille qui a vécu dans ce monde en regardant ailleurs, en rêvant peut-être. Une mémoire associative qui fait fit de la chronologie, mélange la part onirique, les souvenirs personnels, l’Histoire et les histoires, les espaces géographiques et les espaces temps. Une mémoire picturale sans frontière et sans tabou qui brave la temporalité en ne reniant rien comme si elle avait accumulé les tendances et les courants, intégré les styles et les manières de faire, les avant-gardes et les modèles imposés. Une mémoire qui s’effrite, qui accepte les marques de la durée, qui ne craint pas les anachronismes, qui laisse filer la peinture à sa guise autant qu’elle peut la contingenter, la discipliner. Une fois de plus, comme les précédentes, Juan Miguel Pozo qui vit et travaille à Berlin, ville mémoire d’un temps historique s’il en est une, supplante les modes de son imposante personnalité et mixte les sources pour atteindre leur complexité. Rien, nous dit-il, jamais, n’est simple. Ni évident.

Juan Miguel Pozo Pinter a contratiempo Peinture Où Galerie Antonio Nardone, 27-29 rue Saint-Georges, 1050 Bruxelles. www.galerienardone.be Quand Jusqu’au 23 mars. Du jeudi au samedi de 14h à 18h.