Soleil, mer et sable: l’été permanent de Sorolla
Publié le 30-03-2019 à 11h37 - Mis à jour le 30-03-2019 à 20h03
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Joaquin Sorolla fut très célèbre au début du XXe siècle pour ses grands tableaux lumineux. A la National Gallery.
Joaquin Sorolla (1863-1923) est une institution en Espagne, aimé du grand public, bénéficiant de son propre musée à Madrid. Il y a connu au début du XXe siècle une très grande notoriété, et de même aux Etats-Unis où ses admirateurs restent nombreux. Mais chez nous, son nom est quasi tombé dans l’oubli. On peut découvrir ses très grands tableaux à l’exposition à la National Gallery de Londres, inaugurée par la belle reine Letizia en personne.
Sorolla était un peintre « luministe », « post-impressionniste », célèbre pour ses vues des plages de Valence ou de la baie de San Sebastian agitée par la tempête. Il excellait à traduire la lumière, le soleil, le sable, les plages, les vagues, les reflets de toutes les couleurs sur les corps des enfants, les longues robes blanches des femmes marchant au bord de l’eau, avec leurs ombrelles et le vent soulevant leurs habits, ou le soleil qui jouait à travers les feuilles des arbres ou dans les reflets des pièces d’eau de l’Alhambra.
Des tableaux virtuose et charmants comme le bonheur en vacances, avec ces deux fillettes courant joyeusement sur le sable poursuivies par un gamin nu, sur un fond de mer et de vagues. Ou ces garçons allongés sur la plage avec les reflets donnant toutes les couleurs à leur peau brune.
Quand il peint des femmes d’un village occupées à réparer une grande voile blanche, il peut montrer son habileté àtraduire les plis et les ombres.

Gorgés de soleil
Né à Valence en 1863, il part à Paris en 1885 pour observer la peinture impressionniste. Il s’installe ensuite à Madrid où il acquiert le succès tout en faisant encore de nombreux séjours à Paris où il s’impose peu à peu.
Peintre du soleil, des modes de vie bourgeois du début du XXe siècle, chantre des enfants comme des pêcheurs rentrant au port, Sorolla a aussi tendrement peint sa famille. Un de ses plus beaux tableaux montre sa femme, Clotilde, couchée dans son lit à côté de son nouveau né. Deux petites têtes émergeant d’un océan de drap blanc.
Il a tenté d’élargir ses tableaux à des sujets sociaux, plus graves, comme le jeune pêcheur blessé ou cette femme qui tua son enfant et qu’on amène au tribunal.
Inspiré par ses glorieux prédécesseurs Goya et Velazquez, il peint sa femme nue allongée, à manière de la Vénus au miroir de Velazquez (à la National Gallery). Son grand portrait de ses trois enfants est du Goya, et tranche par sa solennité sombre: le fils debout habillé comme un prince et les deux soeurs assises négligemment et portant des robes rouges qui semblent se mélanger l’une à l’autre.
Pour le compte de la Société hispanique de New York, il fit un tour d’Espagne et a ramené une série de très grands tableaux illustrant les régions d’Espagne, à placer dans ses locaux.
Mais c’est avec la lumière, l’eau de la mer, les fillettes faisant la sieste dan l’herbe fraîche, celles qui sautent dans leurs jeux enfantins, qu’il reste le meilleur. Des instantanés d’une vie gorgée de soleil.
Sorolla, maître espagnol de la lumière, National Gallery Londres, jusqu’au 7 juillet
