Villes entre réalités et utopie

Dans sa tétralogie filmique, l’auteur explore à la fois le passé de villes japonaises et le futur potentiel de l’espace urbain.

La parution de la semaine Pour entrer dans l’univers de cet ouvrage, il est conseillé, avant toute chose, de le feuilleter et d’en regarder les abondantes photographies. Elles font écho aux villes japonaises que le réalisateur et photographe a parcourues de 2015 à 2017 afin de réaliser quatre films et les photos numériques réunies dans le présent ouvrage. Ces réalisations furent présentées à ArtBrussels 2018 à l’invitation de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sculpteur à la base, Pierre Jean Giloux s’est intéressé à un autre art de l’espace, l’architecture moderne qui structure les villes nouvelles. Il s’est penché plus particulièrement sur le mouvement métaboliste né en 1959 au Japon afin de répondre à l’expansion démographique et à l’extension urbaine dans une vision futuriste qui envisageait une croissance exponentielle. Les architectes de cette tendance imaginèrent des constructions extensibles notamment sur base de structures hélicoïdales (Kurokawa). Grâce aux moyens technologiques du numérique et aux images de synthèse, Pierre Jean Giloux livre des images (en mouvement dans les 4 films) fascinantes qui opèrent une vision fantasmée, rêvée, d’espaces urbains utopiques. On y voit la puissance de l’image fictionnelle qui mélange l’architecture du réel, la tentation sculpturale, le passé, le présent "d’une cité lacustre virtuelle prototype d’une Smart city", la part onirique de la notion de progrès, une temporalité inexistante puisque puisant aux sources des années soixante autant que se projetant dans le futur hypothétique à travers ce que l’on nomme la réalité augmentée. Tout est fictif, mais tout pourrait devenir vrai.