Les trois axes artistiques de Pierre Gérard
Publié le 13-06-2019 à 16h37
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En son solo en l’espace des Drapiers, le Liégeois illustre 20 ans de création en sculptures et peintures. Très parcimonieux de ses expositions, Pierre Gérard (1966) a néanmoins plus d’une corde à son arc puisque créatif depuis les années nonante, il travaille la musique autant que les arts visuels. Côté musical, un album numérique "merle végétal" vient de sortir, disponible sur le site de l’artiste liégeois. Côté arts plastiques, il vient de participer à une exposition collective "We need to talk about paintings" en sa galerie bruxelloise LMNO et présente actuellement, sous le commissariat de Denise Biernaux, un solo dans l’espace d’art contemporain liégeois "Les Drapiers". Il y propose une sélection d’œuvres, sculptures/objets et peintures étalées dans le temps puisque datant de 2000 à 2019. Une expo qui se divise en trois sections, les peintures monochromes abstraites, les peintures figuratives ou "images volées", et les sculptures. Ces dernières témoignent d’une continuité de création dans l’assemblage et le recyclage dès lors que ces réalisations entre objet et mini-architecture, sont construites à l’aide de matériaux les plus divers, anodins souvent, trouvés et récupérés.
Ingéniosité poétique
Ces sculptures sont généralement de petites entités autonomes dont il n’est pas aisé de définir le caractère. C’est ce qui les rend attachantes car elles restent énigmatiques comme des petits secrets bien gardés qui font juste semblant de se livrer, mais n’en disent pas trop afin de conserver leur mystère. Il y a de l’ingéniosité et du bricolage dans l’air. Et surtout quelque chose d’insolite qu’en Belgique on pourrait appeler relent de surréalisme non orthodoxe. Des objets qui sont en fait des sujets à interpréter, à penser, à commenter selon l’imagination et les archives visuelles mentales de chacun. Esthétiquement gérés en tant qu’harmonies formelles, ces sculptures s’apparentent à des expressions poétiques libres comme le suggère le titre, tout aussi curieux, de cette exposition.
La part du pictural
Exécutées sur carton, autre support pauvre, les peintures monochromes positionnent une forme irrégulière, tracée au cordeau, peinte en une seule couleur avec ajout de cire d’abeille afin de rendre la matière plus dense. Ces motifs manifestent leur indépendance en se détachant du fond, une manière de se spatialiser et de se distinguer. Par ailleurs, l’exercice pictural se manifeste dans des reprises d’images existantes, traitées en nuances de gris telles des photographies un peu passées dont le sujet est susceptible d’interpeler car sorti de son contexte, il peut, comme les sculptures, appeler mille interprétations personnelles. Dans tous les cas, Pierre Gérard, sans avoir d’y toucher, sollicite très activement la participation créative du spectateur.

Pierre Gérard Emprunté à la transparence d’une forêt sans rose Art actuel Où Les Drapiers, 68 rue Hors-Château, 4000 Liège. www.lesdrapiers.be Quand Jusqu’au 23 juin. Du jeudi au samedi de 14h à 18h.