L'université d'Anvers a découvert pourquoi la peinture "Le Cri" s'effrite

Belga
L'université d'Anvers a découvert pourquoi la peinture "Le Cri" s'effrite
©AP

Des chercheurs de l'université d'Anvers ont découvert pourquoi la couleur jaune de la célèbre peinture "Le Cri", chef-d'œuvre d'Edvard Munch, perd petit à petit de sa substance. Cette avancée permettra d'améliorer la conservation de l'œuvre et d'éviter qu'elle ne s'abîme davantage. Entre 1893 et 1910, Edvard Munch, peintre expressionniste norvégien (1863-1944), a réalisé cinq versions du "Cri", devenu le symbole de l'angoisse universelle. Une des versions a été volée en 2004 par deux hommes armés dans un musée d'Oslo avant d'être retrouvée deux ans plus tard en mauvais état.

Le coin inférieur gauche de la peinture présente des traces d'humidité alors que la couleur jaune utilisée notamment pour le coucher du soleil et une partie du personnage désespéré s'effrite et s'estompe progressivement. Une équipe internationale composée de scientifiques italiens, belges, français, allemands, américains et brésiliens a analysé la peinture afin de déterminer les cause de ces détériorations. L'une des méthodes d'analyse a été mise au point par l'université d'Anvers.

"Cette technique a permis de visualiser la répartition des éléments chimiques comme le cadmium, le mercure et le chlore sur l'ensemble de la surface de la peinture", explique le professeur Koen Janssens. "Cela nous a permis de découvrir que la peinture jaune était riche en composés chlorés et cela précisément aux endroits où la peinture est endommagée."

Les chercheurs ont ensuite analysé de minuscules morceaux de peinture jaune qui s'étaient détachés de la toile afin de mieux comprendre la transformation chimique subie lors de la détérioration de la peinture jaune. "Le sulfure de cadmium jaune vif semble s'être oxydé en un sulfate de cadmium incolore. Cette transformation spontanée a déjà été constatée sur d'autres peintures d'autres artistes connus de cette époque, comme Vincent Van Gogh, James Ensor ou Henri Matisse."

Les chercheurs ont pu également déterminer que c'est l'humidité élevée, et non la lumière, qui a fait s'effriter et s'estomper la peinture jaune du "Cri". Le musée Munch d'Oslo doit déménager dans les prochains mois dans un endroit qui offrira de meilleures conditions de conservation. Le chef-d'œuvre sera alors installé dans un espace éclairé normalement mais avec un niveau d'humidité de 45%, avec l'espoir de ralentir la détérioration de l'œuvre.

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