Réouverture du Wiels : distance, prudence – et vibration artistique
Dans les centres d'art comme partout, les mesures sanitaires s'imposent. Tout en les respectant, on peut sentir l'échange singulier des œuvres et des corps. Voire rêver d'y découvrir de nouvelles formes d'art vivant.
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Publié le 19-05-2020 à 20h26 - Mis à jour le 22-05-2020 à 13h23
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Dans les centres d'art comme partout, les mesures sanitaires s'imposent. Tout en les respectant, on peut sentir l'échange singulier des œuvres et des corps. Voire rêver d'y découvrir de nouvelles formes d'art vivant.
Pour le monde de la culture, c’est un début, une lueur parmi le brouillard de questions et d’inquiétude. Le déconfinement, amorcé dans les librairies – rouvertes au titre de commerces – et les bibliothèques, passe désormais par les musées et centres d’art.
À Forest, près de 80 visiteurs ont franchi mardi le seuil du Wiels pour la réouverture. Comme partout ailleurs, les mesures sanitaires sont de mise. Vivement recommandée, la réservation en ligne – une formalité très largement pratiquée – n’aura été omise que par deux personnes le premier jour, sans d’ailleurs compromettre leur visite.
Un premier poste d’accueil précède le guichet d’admission, avec des indications simples et précises : port du masque, désinfection des mains à l’entrée, distance minimale requise, nombre maximal de visiteurs, sens de circulation. Si la buvette habituelle reste close pour l’instant, les majestueuses plantes vertes qui peuplent le hall du Wiels servent de sentinelles au parcours fléché qui s’amorce.
Ascenseur en montée, escalier en descente
La visite est balisée. Ascenseur jusqu’au 3e étage pour Wolfgang Tillmans et Today is the first day (sic). Et descente graduelle par l’étroite cage d’escalier, jusqu’à Monsoon Melody de Thao Nguyen Phan.
Un mardi après-midi, on goûte dans le calme à ces deux univers plastiques. Les silhouettes se croisent de loin, se posent éventuellement sur les sièges soigneusement espacés. Par-dessus les masques, les regards font le plein de cette vibration si particulière de l’art en présence des corps. On songe naturellement à la danse dont Anne Teresa De Keersmaeker avait habité ces vastes plateaux en 2015 avec Work/Travail/Arbeid. On rêve de plus belle à ce que les metteurs en scène, chorégraphes, performeurs vont imaginer pour ces premiers lieux de culture déconfinés.