Chacun pourra découvrir le monde de Galila
Le 24 octobre s’ouvrira au public, à dates régulières, l’univers fantasmagorique d’art contemporain de Galila.
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Publié le 14-10-2020 à 09h26 - Mis à jour le 28-10-2020 à 14h24
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Les collectionneurs d’art sont tous des passionnés, des drogués à leur manière, mais, parmi eux, Galila Barzilaï-Hollander occupe une place singulière créant en quinze ans à peine une énorme collection (regroupant 1800 artistes !), volontairement hétéroclite, en overdose, avec des grands noms côtoyant des inconnus. Une collection qui est son autoportrait.
A partir du 24 octobre, à date fixes, chacun pourra visiter après réservation sur le site, cette collection qu’elle a renommée Galila’s P.O.C. (les initiales de Passion-Obsession-Collection ).
Trois premières dates ont été dévoilées, trois samedis successifs où chaque fois le visiteur (15 personnes maximum) sera guidé dans la collection par Galila elle-même, toujours habillée en Issey Miyake, la personnalité rayonnante de Galila faisant d’elle une pièce essentielle de sa collection.

Au printemps prochain, son univers s’agrandira encore avec l’ouverture au public de deux autres vastes bâtiments proches de l’actuel, à la rue Van Volxem. Le Wiels occupe provisoirement l’un pour son Open School dans le cadre de l’expo Risquons-tout. Au printemps, ce sera le lieu pour des expos temporaires et des ateliers créatifs pour enfants. Le second bâtiment est déjà quasi prêt pour des bureaux, une centre d’archives et de documentation sur les artistes de la collection et les ventes des dernières années.
Il y aura aussi des espaces supplémentaires d’expositions, dédiés à un ou l’autre artiste et, surtout, à une partie du pan la plus connu de sa collection: les chaises d’artistes les plus diverses et parfois les plus folles. On en avait vu des échantillons à la Villa Empain et jusqu’à Riga où une expo leur fut consacrée en 2019.
A ces extensions est lié un projet éducatif mené avec les écoles d’art (La Cambre, ULB, jeunes curateurs de l’école de Venise) pour permettre aux étudiants de venir se former au contact d’une collection, et un projet mené avec des écoles, y compris de jeunes enfants.
Chaises et pastèques
La Libre a déjà évoqué en juin 2019, avec Claude Lorent, les salles d’expo actuelles, près du Wiels, à deux pas de la galerie Clearing et de la Fondation A, des salles tout en longueur et sur deux étages où sont exposées, comme dans un cabinet contemporain de curiosités, 400 oeuvres très diverses, d’art et de design.
Elles sont disposées sans cartels pour privilégier le visuel et non la signature. On y retrouve de oeuvres autour d’une vingtaine de thèmes qui passionnent Galila: les yeux, les chaises, l’argent, les livres, les oeufs, la question du genre, le recyclage, la pastèque, etc.
On peut reconnaître des artistes plus ou moins connus : Erwin Wurm, Pascale Marthine Tayou, Kendell Geers, Chiharu Shiota, Thomas Bayrle, Harald Thys et Jos De Gruyter, Benoît Plateus, AES+F, un escalier tournant de Xavier Lust, etc. Et beaucoup de jeunes, du monde entier, encore inconnus et émergents qu’elle achète et soutient.
Une collection atypique pour une collectionneuse atypique.
On sait qu’elle n’a commencé cette collection qu’il y a 15 ans, sillonnant depuis lors, les foires d’art comme les galeries et achetant toujours au même rythme.
Après la mort de son mari, déjà collectionneur acharné d’art ancien, elle entama une vie neuve, passionnée cette fois par la création actuelle sous toutes ses formes.
Puzzle
"Acheter n’est pas tant une drogue, nous dit-elle, qu’un besoin d’avoir l’oeuvre à moi. Chacune me donne ma dose d’adrénaline, mon oxygène, qui peut m’immuniser. Quand on me dit de resserrer la collection autour de quelques noms, je réponds que je ne connais pas d’autres obligations que ce que mon instinct me dicte. Ce sont les œuvres qui décident au gré de mes rencontres. La collection est le miroir de toutes les facettes de ma personnalité, de mes préoccupations." Chaque oeuvre est comme une pièce manquante à un énorme puzzle qu’elle est en train d’assembler. " Mais je remarque que chaque visiteur y trouve aussi des œuvres en lien avec son propre univers. " "L’art m’apaise, me soulage, me donne brusquement le droit d’être heureuse."
Elle agrandit son espace, prête des œuvres à des musées pour de longues durées, " par respect pour les artistes dont les oeuvres doivent pouvoir être vues, même si la collection est si vaste qu’il faudrait dix ans pour tout montrer."
Si sa collection est en pleine extension, se pose déjà la question de sa pérennité; Galila n’a pas d’enfants et hésite encore entre la pérenniser par la création d’une fondation ou par un accord avec un centre d’art, ou organiser une vente après sa mort, comme une histoire nouvelle pour que ses " enfants" (les œuvres), trouvent " d’autres foyers pour les accueillir".
Visites au 295 rue Van Volxem, Forest, uniquement sur réservation, via : https://galilaspoc.com/visit , Premi ères dates : 24/10 de 10h à 11h30 ; 31/10 de 10h à 11h30 et de 14h à 15h30 ; 07/11 de 14h à 15h30. Dur é e : 1h30. Masque obligatoire.