Abus sexuels: le cas Claude Lévêque
Après l’affaire Olivier Duhamel, Le Monde a publié une longue enquête sur les abus qu’aurait commis l’artiste Claude Lévêque, 67 ans, sur de jeunes adolescents.
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Publié le 20-01-2021 à 12h15 - Mis à jour le 20-01-2021 à 12h16
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Depuis le printemps 2019, le parquet de Bobigny a ouvert une enquête préliminaire à son encontre pour "viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans", à la suite d’accusations formulées par le sculpteur Laurent Faulon. L’affaire n’est révélée qu’aujourd’hui.
Le travail de Claude Lévêque a été exposé partout, y compris en Belgique. Il a représenté la France à la Biennale de Venise en 2009, quand il a transformé le lieu néoclassique en une prison ! À l’expo Soleils noirs au Louvre Lens, il invitait le visiteur à s’aventurer dans l’obscurité totale en entendant une vieille dame (la mère de l’artiste) nous chanter Joe Dassin. À la collection Lambert à Avignon, une belle œuvre dans le grenier montre un long néon rouge plongé dans le brouillard.
Si sa galerie, Kamel Mennour, a annoncé que Claude Lévêque avait décidé de suspendre sa collaboration, le monde de l’art reste prudent, insistant sur la présomption d’innocence et sur la distinction à faire, dit-il, entre l’œuvre et son auteur si l’œuvre n’est pas directement liée à un comportement éventuellement criminel (comme dans le cas Matzneff). D’autres sont plus nets : le galeriste et commissaire d’expos Stéphane Corréard dénonce ce qu’il considère comme une omerta. "Beaucoup savaient, tout le monde pouvait se douter, personne n ’ est surpris." Averti de la plainte de Laurent Faulon, le Musée d’art contemporain (Mamco) de Genève a fait disparaître dès 2020, de son site, toute mention de Claude Lévêque qui y a exposé en 2003.