Explosion au Trinkhall
Reconverti, l’ancien Mad Musée, dirigé par Carl Havelange, resplendit.
- Publié le 12-03-2021 à 15h55
- Mis à jour le 12-03-2021 à 16h03
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La réaffectation du Mad Museum en Trinkhall avec une façade entièrement nouvelle, allure de grand navire battant pavillon d’art, a de la gueule. On ne reconnaît rien de l’ancien musée. Tout respire le neuf, celui d’une institution qui entend aller de l’avant. Son nouveau directeur - Carl Havelange - présente les attraits d’un homme qui en veut.
À l’entrée, le vaste bateau en carton d’Alain Meert et Patrick Marczewski, du Creahm Liège, symbolise le musée idéal, une mise à flot pariant sur un avenir rayonnant. Et il y a un ensemble de Jean-Michel Wuilbeaux, de l’atelier de La Pommeraie animé par Bruno Gérard. Un Wuilbeaux qui, en 2016, décida d’en finir avec les tableaux !
À l’étage, l’exposition inaugurale, Visages/Frontières, déroule ses accents fiévreux. Les toiles et dessins de quelques représentants choisis de l’art des marges s’y retrouvent parrainés par des artistes contemporains, un cabinet réservant la surprise d’y voir associés d’épatants autoportraits gravés de… Rembrandt.
Regarder le monde…
"Regarder le monde avec les yeux de la collection", c’est le défi de cet accrochage surprenant. Le directeur est précis : "On réfléchit à notre collection pour qu’elle nous apporte des réponses à certaines questions." La déambulation entre les aires est agréable et des œuvres clés surgissent sous nos yeux. Cela démarre fort avec une autre artiste ayant soudain décidé d’en rester là : Pascale Vincke. Du Creahm de Bruxelles, cette championne des basculements d’échelle, de portraits en apnée, avait, à l’âge de 16 ans, décidé d’en finir avec l’art. Elle s’y est tenue et c’est bonheur de retrouver, ici et là, ses pastels chargés de quêtes indicibles.
Des exemples de solides pointures des arts différenciés se bousculent aux cimaises : Daniel Sterckx ; Ronald McKenzie, dont on connaît une seule œuvre, celle qui nous est allouée et en laquelle transparaissent des fantaisies à la Miro ; Pierre De Peet, mort à 90 ans en 2018 : il aura bientôt une expo au Trinkhall. Des photos de l’excellent Thomas Chable avoisinent un fusain halluciné de Doris McPherson, comme Zao Wou-Ki et Lindström entourent Pascal Duquenne ou Paul Duhem.
La Black Box avec un crâne sur-modelé de Papouasie, Brauner, Rembrandt, Ensor, Louis Pons concluent une visite qui a du punch.
Visages/Frontières Art différencié Où Trinkhall, Parc d’Avroy, 4000 Liège. www.trinkhall.museum et 04.98.49.63.61 Quand Jusqu’en septembre, du mercredi au dimanche, de 10 à 18h. Réservation souhaitée : reservation@ trinkhall.museum
