Les points de rencontre à l'honneur des, ne dites plus Journées du patrimoine, mais Heritage Days !
Ce week-end à Bruxelles, les Heritage Days conduisent le public à la découverte de quelque 150 lieux et de convivialité. Cette année, les points de rencontre seront à l’honneur.
Publié le 15-09-2021 à 11h12 - Mis à jour le 15-09-2021 à 11h14
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Comme chaque année, et à l'instar des Journées du patrimoine organisées en Wallonie le week-end dernier, les Heritage Days (acceptons que l'adaptation à tout changement nécessite un certain temps) ont pour objectif de permettre au public - essentiellement bruxellois - de découvrir des lieux rarement ouverts ou inaccessibles. Nous soulignons ici que c'est bien le public bruxellois qui est prioritairement visé, la seconde journée se tenant le dimanche 19 septembre soit au même moment que la traditionnelle Journée sans voiture interdisant la circulation automobile ou à moteur de 9 h 30 à 19 h. Précisons néanmoins que les parkings de dissuasion restent accessibles en périphérie, si les conditions n'ont pas à elles seules dissuadé les amateurs de patrimoine.
Le thème de cette année ? Meeting points. De l'anglais (encore) que l'on traduit par Points de rencontre. Secrétaire d'État en charge de l'Urbanisme et du Patrimoine, Pascal Smet (Vooruit) explique ce choix : " Le Covid nous a tenus trop longtemps éloignés des meeting points emblématiques, du plaisir de s'y retrouver et d'y fêter ces retrouvailles. Il nous est donc apparu essentiel de mettre en avant ces lieux de fête, de célébration, d'expression de la démocratie et de rencontre pour ces Heritage Days." Cette 33e édition mettra à l'honneur les espaces publics, les parcs, les marchés, les cafés, les restaurants, les cercles littéraires, les salles de bal ou de fêtes, les théâtres, mais aussi les parloirs, les salles de guichets, les salles de conseils d'administration, de réunion, les salons privés ou de réception, de même que des lieux de mobilisation collective devenus emblématiques.
Sauf indications contraires, les réservations sont obligatoires. Le site heritagedays.urban.brussels permet de planifier son programme. Nous vous recommandons de prévoir deux ou trois activités par journée, mais aussi de consulter régulièrement le site. D'éventuelles modifications ou annulations peuvent y être annoncées. Comme chaque année, le public qui souhaite des conseils pour établir son programme sera accueilli durant tout le week-end aux Halles Saint-Géry. Il pourra se procurer les nombreuses publications régionales et visiter, entre autres, l'exposition Down in the River. Sous le Parking 58. Plongée dans les fouilles archéologiques de la Senne.

Hôtels exceptionnels
L'offre déborde de lieux aussi étonnants qu'attrayants, d'où l'importance cruciale de parcourir rapidement le programme avant de se lancer. Cette 33e édition se réjouit de compter, dans ses adresses, la participation de lieux habituellement inaccessibles pour le grand public. On recommandera chaleureusement la visite de l'Hôtel de Merode (place Poelaert 6, Bruxelles). Ce bâtiment exceptionnel, qui a profité d'une rénovation en profondeur, a été adapté afin de servir de cadre à des réceptions ou des événements de prestige. Aujourd'hui, le Social Club qui l'occupe, anciennement Cercle de Lorraine, porte le nom de ce lieu historique et emblématique.
Autre lieu remarquable, l'Hôtel Boël (rue Royale 288, Saint-Josse-ten-Noode), édifié en 1913 pour le riche industriel Georges Boël. Architecte attaché aux palais royaux, Michel Heininx dessina ce bâtiment qui révèle l'éclectisme de l'époque : une façade arrière néo-Renaissance, une salle néogothique, un décor néo-rococo, des lambris sculptés, des plafonds peints, des cheminées en marbre… L'édifice constitue un précieux témoignage de la vie bourgeoise du XIXe siècle, avec ses salons de réception dont les murs retiennent l'effervescence euphorique de grandes fêtes.
Le 78 rue de la Loi (Bruxelles) préserve l'un des rares hôtels de maître subsistant dans cette artère autrefois prestigieuse. Datant de 1860, l'édifice voit changer son affectation en 1900. Le lieu à la façade néoclassique se change en banque : la Banque Brunner. La spectaculaire salle des guichets dans le style Art nouveau vaut à elle seule le détour. L'établissement a quitté les lieux en l'an 2000. À présent, les salles sont parfois utilisées pour des événements ponctuels et des concerts de musique classique. Des études pour la restauration et la réhabilitation du lieu sont en cours.
Mise en vente en 1990, la Maison Ryslavy (place Van Hoegaerde 22, Koekelberg) tient son nom de l'acquéreur, Kurt Ryslavy, un artiste et collectionneur autrichien qui est aussi importateur de vin. De nos jours, la maison reflète magistralement l'univers de son propriétaire qui y habite, y dispose d'un atelier et d'une salle de dégustation où il a installé sa collection de verres à vin. Cette résidence d'artiste est devenue en quelque sorte un lieu de performances, une sorte de musée privé où s'associent, par exemple, le Jugendstil au design italien des années 1970, avec des touches de subversion artistique dans l'esprit de Marcel Duchamp.
De style néoclassique, Queens Brussels (avenue de la Reine 266, Laeken) - hôtel de maître construit en 1876 - fut la demeure d'Émile Bockstael. Le bourgmestre de Laeken l'imagina tel un temple, marquant l'apogée de l'égyptomanie. Il suffit d'observer les peintures inspirées de l'art de l'Égypte ancienne pour s'en convaincre. Avec un bureau de style Empire au premier étage, un salon Louis XVI, une salle à manger tapissée de ténières et une véranda au décor floral Art nouveau, l'édifice livre un efficace raccourci de l'histoire de l'art.
Heritage Days, Meeting Points. Du 18 et 19 septembre. www.heritagedays.urban.brussels