Cet automne, prenez tous le train d’Europalia

On sait que cette année Europalia fait une pause dans la ronde des pays invités depuis 1969 (!) et consacrera cette édition à un thème transversal: les trains sous l'intitulé Trains and Tracks. Plusieurs raisons ont présidé à ce choix mais surtout le train est redevenu au centre de toutes les attentions par ses vertus écologiques et la part qu'il doit prendre dans la nécessaire transition écologique. Dirk Vermaelen, directeur artistique d'Europalia, explique: "Si le train était à l'origine un symbole de l'accélération de la société et de son industrialisation, aujourd'hui, il renvoie plutôt à ce besoin de prendre le temps, de vivre et de voyager durablement".

Plus de 70 événements sont programmés et détaillés sur le site europalia.eu.

Deux grandes expositions auront lieu. Au musée des Beaux-Arts à Bruxelles, une exposition fera l’ouverture du festival le 15 octobre et évoquera le train depuis les impressionnistes jusqu’aux futuristes à travers des œuvres de Spilliaert, Monet, Caillebotte, Boccioni mais aussi des œuvres d’artistes contemporains, comme Fiona Tan.

L’expo à Bozar ouvrira trois mois plus tard, le 18 février et est consacrée à Rinus Van de Velde, avec ses très grands dessins réalistes noir et blanc au fusain, ses décors, un film inédit qu’il a réalisé, le tout confronté à des peintures de Monet, Bonnard, Joan Mitchell, Munch… Un exposition autour du voyage intérieur de l’artiste.

Une expo originale se déroulera le long de la ligne de chemin de fer la plus longue de Belgique, Ostende-Eupen, dans des gares ou le long des voies, avec sept œuvres créées dont une par Laure Prouvost.

Cette ligne Ostende-Eupen sera, avec d’autres lignes, gares, et wagons spéciaux, utilisés pour des concerts, du slam, des rencontres littéraires, etc.

Sophie Whettnall fera une performance dans la gare de Liège en marquant sur le sol les ombres que fait le soleil à travers la gare de Calatrava.

Le musée du train à la gare de Schaerbeek rendra hommage au mythique Orient express dans une scénographie de François Schuiten.

La Ronde de Charmatz

La danse fera aussi l'ouverture avec La Ronde de Boris Charmatz. Il avait créé cette magnifique chorégraphie en janvier à Paris dans le Grand Palais: 12 h de duos de danse se succédant comme dans le roman de Schnitzler. Il en présentera une version plus courte le 15-10 dans le hall de la Gare du Nord à Bruxelles et le 16-10 au Tri postal à Charleroi.

L'Ictus Ensemble s'embarquera sur la voie du tout premier trajet ferroviaire sur le continent, en 1835 entre Bruxelles et Malines, pour des interventions musicales impromptues dont une fugue pour locomotive (!), dans le train et dans l'Atelier central de la SNCB à Malines.

On créera même des opéras dans les trains ! Compositeurs et librettistes séjourneront une semaine durant dans un box de verre dans les gares d’Anvers, Bruxelles-Central et Londres Saint-Pancras.

C'est un breakdancer aperçu dans la gare de Tunis qui décida Mohamed Toukabri à devenir chorégraphe et danseur. L'artiste développe pour le festival une nouvelle performance touchant au breakdance, au hiphop et à leur rapport à l'espace public et aux gares. Melanie De Biasio proposera une fiction sur les migrants italiens mêlant photographie, musique et textes.

Le volet littéraire est important car le voyage en train a toujours été le principal allié de la lecture des livres. Six écrivain(e)s dont Lize Spit, Caroline Lamarche, Erwin Mortier, Thomas Gunzig, se sont approprié les codes du « roman de gare », et leurs livres seront lus et vendus dans les gares.

Un large volet de débats et de réflexions vient s’y ajouter, y compris sur la part noire du train liée à l’Holocauste et à la colonisation.

Avec tout cela, on peut embarquer pour le voyage.

Programme complet sur www.europalia.eu